par Karla Romualdo | 8 Oct, 2024 | Culture web, Digital intelligence, E-réputation, Hybrid Insights, Médias sociaux, Social data, Social Listening, Social media, Social Media Analytics, social media intelligence, Social Media Listening, Social Media Monitoring, Veille
En 2024, l’influence des médias sociaux sur nos comportements ne fait aucun doute. Près de 64% de la population mondiale est active en ligne, évoluant dans un paysage numérique toujours en transformation. L’Insights Analyst joue un rôle crucial : il doit naviguer dans un océan de données issues des réseaux sociaux pour en extraire des informations pertinentes et exploitables, des insights précieux.
Mais attention : depuis le contenu que nous voyons, jusqu’aux commentaires qui apparaissent, les algorithmes qui façonnent nos expériences sur ces plateformes rendent essentiel de regarder au-delà de ce qui est présenté au premier coup d’œil.
Le défi des chambres d’écho et des perceptions biaisées
Imaginez-vous dans une salle aux miroirs, où chaque reflet renforce votre propre image. C’est ainsi que fonctionnent les chambres d’écho en ligne. Elles créent un environnement où nos opinions sont constamment amplifiées, donnant naissance à un phénomène psychologique trompeur : l’illusion que nos points de vue sont plus répandus qu’ils ne le sont réellement. Le résultat ? Une « illusion de la majorité » qui peut fausser notre compréhension de la réalité en ligne.
Pour comprendre véritablement le sentiment public, et comprendre les comportements des internautes, il est essentiel de comprendre ce biais des chambres d’écho qui influence l’émergence des tendances. Finalement les internautes analysés évoluent au sein de bulles déjà biaisées. Les analystes ne doivent pas se laisser emporter par ce même biais.
La quête d’une image fidèle des opinions en ligne
Les deux biais cognitifs majeurs sont: « l’illusion de la majorité » et « l’effet de faux consensus ».
L’illusion de la majorité est un phénomène psychologique qui pousse les individus à croire que leurs opinions sont plus partagées qu’elles ne le sont en réalité. Cet effet est renforcé par l’exposition quasi exclusive à des contenus similaires aux nôtres, créant ce que l’on appelle des chambres d’écho. L' »illusion de la majorité » peut fausser notre compréhension, les voix les plus fortes et les plus visibles donnant souvent l’impression d’être majoritaires alors qu’elles ne le sont pas réellement.
Au-delà des contenus que nous voyons dans nos feeds, les algorithmes des plateformes peuvent aussi cibler quels commentaires sont vus au sujet de ce contenu. C’est ce que l’on appelle « l’effet de faux consensus » : il nous conforte dans l’idée que nos opinions sont non seulement valides, mais aussi largement partagées, alors qu’elles sont souvent marginales. Notre dépendance aux réseaux sociaux crée une réalité filtrée par les algorithmes.
Cela peut ainsi donner l’impression aux internautes que certaines opinions ou tendances sont plus répandues qu’elles ne le sont réellement. Parfois un décideur marketing/communication qui n’emploie pas d’outils de social listening peut se retrouver piégé par ces biais.
Face à cette réalité « filtrée » comment obtenir une vision objective des opinions et des tendances en ligne ?
Pour mieux appréhender la perception réelle d’un sujet, qu’il s’agisse d’une campagne, d’un produit ou d’une opinion, il est essentiel de reconnaître que notre vision personnelle du sujet ne constitue pas une image complète ou précise de la globalité du sujet. L’illusion de la majorité peut faire passer n’importe quelle opinion pour une tendance dominante, mais cela ne signifie pas qu’elle reflète l’opinion majoritaire.
En tant que dirigeant d’organisation, ou professionnel des insights, du marketing, de la communication… il est crucial de prendre en compte ce biais, pour
- remettre en question les récits rencontrés en ligne et rechercher activement des perspectives diverses
- éviter de considérer chaque tendance sur les réseaux sociaux comme un phénomène culturel global touchant tout le monde.
Les tendances peuvent être utiles pour concevoir des produits ou des campagnes de pub, mais pour les exploiter efficacement, il est nécessaire d’identifier les communautés en ligne spécifiques d’où elles émergent.
Certaines personnes choisissent de garder le silence en ligne sur des sujets controversés, alors que d’autres expriment leur opinion sur des thèmes plus ou moins sensibles. S’appuyer sur un faux consensus est un risque pour les marques. Cela peut rapidement passer d’un simple malentendu à une véritable crise de réputation.
Les dirigeants d’organisations et les professionnels du marketing ne devraient pas supposer que ce qu’ils observent reflète les perceptions de l’ensemble de leur public cible au risque de créer des campagnes qui manquent leur objectif. Pour créer lien authentique avec la cible d’une marque, il est crucial d’aller au-delà des apparences en menant des études approfondies sur les différentes communautés.
Dépasser les chambres d’écho : une méthode holistique
Pour relever ces défis, j’utilise une méthode en trois volets conçue pour capturer l’essence véritable des discussions en ligne. Il est essentiel de dépasser les chambres d’écho et de combiner différentes sources d’analyse. Voici une méthode structurée en trois volets qui permet de mieux comprendre l’ensemble des conversations et des perceptions :
01. Analyse des conversations en ligne :
- Suivre les tendances dans le temps : identifier ce qui a fonctionné ou non, et pourquoi.
- Examiner les indicateurs clés : analyser non seulement la portée, l’engagement et le volume de publications, mais aussi le ton, le contenu et les émotions derrière chaque échange.
- Explorer les données démographiques des auteurs : elles fournissent des informations précieuses sur les communautés liées à des thèmes spécifiques, même si cela ne présente qu’une partie d’un ensemble plus large.
02. Comprendre l’audience et les communautés en son sein :
- Segmenter pour personnaliser : Utiliser les données comportementales pour adapter vos messages et offres, en créant un lien plus profond avec chaque communauté ou groupe.
- Identifier les opportunités : En explorant des segments sous-représentés, on peut non seulement étendre la portée mais aussi innover en fonction des attentes spécifiques de ces publics.
- Renforcer la fidélité : Une approche granulaire et ciblée vous permettra d’améliorer la pertinence de vos contenus et de bâtir une communauté fidèle autour de votre marque.
03. Exploiter les modèles de recherche :
- Anticiper les besoins non exprimés : Analyser les comportements de recherche (sur les moteurs de recherche) pour détecter les lacunes dans votre offre ou les questions non résolues.
- Comprendre les « audiences silencieuses » : Ces consommateurs qui interagissent peu ou pas avec la marque, mais qui recherchent de l’information sur les moteurs, peuvent fournir des informations essentielles sur leurs préoccupations et leurs attentes.
- Etre proactif : Exploiter ces insights permet d’anticiper les tendances émergentes et de prendre des décisions stratégiques avant vos concurrents.
Nous sommes convaincus que c’est en combinant ces 3 approches de manière holistique que l’on peut obtenir la vision la plus complète
L’équilibre est la clé. En combinant une vue d’ensemble des internautes avec une analyse fine des personnalités en ligne – y compris les discussions, les communautés, et les recherches – tout en tenant compte du contexte du monde réel, nous pouvons obtenir une image plus précise de la réalité des consommateurs et des parties prenantes.
Cette approche holistique permet d’aller au-delà du bruit généré par les groupes les plus visibles en ligne. Elle offre aux marques la possibilité de se connecter avec les audiences silencieuses, dont les voix sont souvent noyées dans le tumulte des médias sociaux.
En fin de compte, c’est cette compréhension nuancée et contextualisée qui permet aux marques de développer des stratégies qui résonnent véritablement avec leur public, tout en naviguant habilement dans les eaux parfois troubles des médias sociaux.
Si votre marque souhaite une vue équilibrée et complète des sujets d’intérêt affectant son organisation, et qui reflète mieux la complexité et la diversité de l’expérience de ses communautés en ligne, vous pouvez nous contacter. Nous proposons un accompagnement de vos équipes d’experts en appliquant notre approche holistique.
par Charles Guyard | 5 Août, 2024 | Actualités, Big data, Communication, Culture web, Digital intelligence, Evènement, Gestion de crise, Social data, Social Listening, Twitter, Veille
Le 19 juillet 2024, une mise à jour défectueuse du logiciel de sécurité de CrowdStrike a provoqué le crash de 8,5 millions d’ordinateurs sous Windows. Cela a entraîné la plus grande panne informatique de l’histoire. Cette coupure a touché divers secteurs à l’échelle mondiale, perturbant surtout les compagnies aériennes, les banques, les hôpitaux et les services gouvernementaux. Le préjudice financier est estimé à au moins 10 milliards de dollars.
D’après Cirium, qui se présente comme « la source la plus fiable au monde en matière d’analyse aéronautique », 5 078 vols, soit 4,6 % des vols programmés ce jour-là, ont été annulés à l’échelle mondiale.
Mais c’était quoi le bug en fait ?
Rapidement, sans rentrer dans les détails trop techniques, la mise à jour de CrowdStrike a entraîné l’entrée des ordinateurs dans une boucle de redémarrage. L’erreur a été identifiée en quelques heures et un correctif a été déployé, mais celui-ci est assez complexe à réaliser pour une personne dont ce n’est pas le métier.
Un sentiment de panique généralisé
Tout cela a engendré un climat de panique en ligne, avec des entreprises et des employés incapables d’accéder à leurs outils de travail. A titre de comparaison en seulement 24 heures, on a compté 2,3 millions de conversations, soit un peu moins que le nombre de discussions qu’il y a eu en une semaine autour des JO de Paris 2024, qui s’élève à 2,8 millions.
Dans ce contexte, Vincent Flibustier tweete une fake news ajoutant au chaos
L’absence de communication claire a exacerbé les tensions, ajoutant à la confusion générale et à la sensation de chaos numérique. Et c’est sur cette situation que Vincent Flibustier, formateur en citoyenneté numérique et spécialiste en « fake news », a réussi à surfer. Avec son photo montage, il a fait croire que c’était son premier jour chez CrowdStrike et qu’il venait de faire une mise à jour avant de prendre son après-midi.
Sur X, les internautes ont spéculé sur les causes de ce bug
Dans ce climat de panique totale, mêlant manque d’information, tension et blague, sa fake news s’est propagée rapidement sur X, notamment auprès des internautes peu suivis / non influenceurs. Seuls deux comptes avec plus d’abonnés qui lui (300K et 200K) ont relayé son post, ce qui ne peut justifier à lui seul l’ampleur de l’écho en ligne.
Lui-même donne plusieurs raisons expliquant pourquoi cela a fonctionné :
- Aucun coupable n’a encore été désigné.
- Le coupable apparent est perçu comme « idiot ».
- Les gens ont besoin d’informations inédites.
- La fake news est écrite en anglais pour une plus large diffusion, et surtout c’est une communauté qui ne sait pas qui il est.
- Détournement de l’attention avec les doigts de nain, ce qui fait qu’on se concentre moins sur le mauvais déroutage.
- Le biais de confirmation : « L’information me plaît, elle est donc vraie ».
- La fake news est poussée par une communauté qui sait que c’est une blague.
Et c’est certainement le fait d’avoir communiqué en anglais qui a contribué à faire de cette publication un véritable buzz. En effet, les mentions émises depuis les États-Unis représentent plus de la moitié des conversations sur le sujet, suivis par les mentions émises depuis la Turquie et le Japon.
On retrouve une audience similaire chez les internautes ayant relayé le tweet de Vincent Flibustier par citations ou retweet. Près de la moitié proviennent des États-Unis, suivis du Japon, puis de la France, sa communauté.
Quid de la réaction de CrowdStrike ?
À la suite de cet évènement, l’entreprise a cherché à être la plus transparente possible sur ce qui est arrivé en publiant un long rapport détaillant ce qui a mal tourné et pourquoi. Elle s’est engagée à améliorer ses méthodes de test pour éviter de futures erreurs et offre. Ce rapport est mis en avant en haut de leur site, accompagné d’un message d’excuse du CEO de CrowdStrike, George Kurtz.
En revanche, il n’est pas certain qu’il ait été judicieux de mettre en avant les bons d’achat de 10 dollars de crédits Uber Eats offerts aux employés pour le « travail supplémentaire » fourni pour aider les clients de CrowdStrike. D’autant plus que certains de ces bons d’achat étaient invalides…
La gestion de crise de CrowdStrike souligne l’importance de la réactivité en ligne. C’est ainsi que chez Digital Insighters nous décryptons les événements marquants, en remontant les origines de l’événement en ligne pour mieux en comprendre les mécaniques, afin de pouvoir réagir en adéquation.
par Caroline Cassino | 28 Juil, 2023 | Actualités, Intelligence Artificielle, Marketing, Médias sociaux, Social data, Social media
Le changement, perçu comme soudain, de nom et d’identité de Twitter pour passer à X a provoqué une vague de questionnements sur les raisons qui poussent le CEO, Elon Musk, et ses dirigeants à prendre cette décision. Quand certains jugent la nouvelle identité, d’autres spéculent sur les ambitions qui se cachent derrière ce changement drastique.
Twitter devient X, Elon Musk affirme l’ambition de créer un marché en ligne mondial.
Elon Musk a officiellement rebrandé son entreprise Twitter en X la semaine dernière. Le PDG de Twitter a déclaré que la nouvelle application X sera « axée sur l’audio, la vidéo, la messagerie, les paiements/banques – créant ainsi un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités. Alimenté par l’intelligence artificielle, X nous connectera tous de manière que nous commençons à peine à imaginer. »
La déclaration reste vaste et vague car seul le logo a changé.
Il y a 3 hypothèses d’ambitions derrière ce re-branding de Twitter.
L’ambition : créer une « everything app »
La première repose sur des déclarations précédentes d’Elon Musk. En Octobre 2022, il a déjà parlé de créer une « application tout-en-un » similaire aux super applications chinoises WeChat ou AliPay qui combinent les réseaux sociaux, les transactions financières, les achats en ligne, et bien plus encore.
Hypothèse : Twitter a récemment restreint l’accès gratuit à son API, serait-ce pour empêcher les autres IA d’entraîner leurs modèles sur de la data Twitter ?
D’après Tech Crunch, l’entreprise a récemment restreint l’accès gratuit à son API et a mis en place d’autres restrictions pour empêcher les entreprises d’intelligence artificielle d’entraîner facilement leurs modèles sur de la data Twitter.
X (Twitter) pourrait développer des modèles d’IA avec ses propres données.
Enfin, certains spéculent que Twitter pourrait avoir l’intention de développer en interne des modèles d’IA avec ses propres données, et de créer des applications commerciales similaires à
BloombergGPT.
L’accueil du nouveau nom de Twitter est mitigé, et le trafic mondial sur la plateforme se contracte.
Quoiqu’il en soit, face à ce nouveau nom, l’accueil des utilisateurs de la plateforme est mitigé, comme l’indique la teneur des publications à propos de ce changement de nom.
Déjà, cela fait plusieurs mois que le traffic de Twitter plonge.
Ces éléments confirment les conclusions de l’étude de Pew Research Center en mars 2023, selon laquelle 60% d’américains qui ont utilisé Twitter déclarent avoir fait une pause sur la plateforme pendant plusieurs semaines entre mars 2022 et mars 2023.
La recherche d’alternative est clairement visible dans les conversations en ligne sur ce sujet : Mastodon, Bluesky, pour ne citer qu’eux, n’ont pas convaincu ni trouvé leur audience. Le basculement ou la potentielle désertion de Twitter n’est pas encore en cours dans l’Hexagone. D’ailleurs, certaines communautés accueillent à bras ouvert les évolutions de X (Twitter).
L’alternative la plus probable est Threads. Elle est régulièrement évoquée, mais toujours non disponible en France ni dans l’Union Européenne à l’heure où nous écrivons ces lignes. Meta devra travailler sur une version européenne qui respecte le Règlement européen sur la protection des données (RGPD).
par Salomé Gay | 1 Fév, 2022 | Brand, Communication, E-réputation, Instagram, Marques, Médias sociaux, Non classifié(e), Outil Social Listening, Social data, Social media, Tendances, TikTok, Twitter
En 2021, la Formule 1 connaît une forte expansion sur les réseaux sociaux, progressant plus vite que le football et le basket. En parallèle, la série Netflix consacrée à la F1 « Drive To Survive » bénéficie d’un franc succès. Avec une bataille intensive entre deux pilotes, Max Verstappen et Lewis Hamilton, rythmant le championnat du monde et une stratégie de communication tournée vers les jeunes, la Formule 1 deviendrait elle la nouvelle sensation sportive ?
Les réseaux sociaux de la Formule 1 progressent plus vite que ceux de la NBA et de la Premier League
Le compte Instagram officiel de la Formule 1 cumule aujourd’hui plus de 16,9M d’abonnés. En parallèle, celui de la NBA accumule 63M et 53M pour celui de la Premier League (championnat de football anglais).
Mais la Formule 1 est en pleine expansion sur les réseaux sociaux comme le montre la progression de son nombre d’abonnés sur 2021 :
– +42 % pour la Formule 1, comparé à +15% pour la NBA tous réseaux confondus.
– Le compte Instagram de la Formule 1 a vu la plus grande progression avec +46 %, YouTube +42% et enfin Twitter +37%.
Autre donnée significative : la Formule 1 génère sur Instagram 9 fois plus d’engagement et 2,5 fois plus de likes sur ces posts que la NBA ainsi que 13 fois plus d’engagement et 4,5x plus de likes que la Premier League. Autre signe de l’engouement croissant pour la Formule 1, le total de vues sur YouTube a augmenté de 48% et atteint aujourd’hui 3,7 milliards de vues.
La bataille Max Verstappen – Lewis Hamilton, facteur de l’expansion de la Formule 1 sur les réseaux sociaux
Cette année, le championnat de la Formule 1 a vécu une véritable bataille pour le titre de champion du monde entre Max Verstappen et Lewis Hamilton qui se sont tenus coude à coude toute la saison. Une bataille passionnante qui a permis à la Formule 1 de renouer avec son public et de toucher un nouveau public, boostant sa visibilité.
Quand on s’intéresse aux discussions sur les médias sociaux, on voit l’impact fort de cette bataille, car elle a l’origine de l’ensemble des pics de conversations sur l’année :
- Pic n°1 : L’accident au premier tour du Grand Prix de Silverstone entre les voitures 44 et 33, contraignant Verstappen à d’abandon.
- Pic n°2 : L’accident dans les S de Monza entre Max Verstappen et Lewis Hamilton, les obligeant tous les deux à arrêter la course.
- Pic n°3 : Le grand Prix du Brésil, le théâtre de la bataille pour le titre. Lors d’un dépassement en dehors des limites de pistes, les internautes réagissent.
- Pic n°4 : Le grand prix fou de Djeddah avec des choix de la FIA, des accrochages.
- Pic n°5 : le dernier Grand Prix de la saison avec un dernier tour intense.
Le résultat de cet affrontement entre les deux pilotes stars : les audiences ont bondi. En France uniquement, le groupe Canal+, diffuseur officiel de la F1, a vu une augmentation de ses audiences à hauteur de 44 % au cours de ces 2 dernières années. Le Grand Prix d’Abou Dhabi a battu un record d’audience avec plus de 1,9M de téléspectateurs. Enfin, Outre-Manche, terre de Formule 1, le record a également été battu avec 7,3M de téléspectateurs au dernier tour de la saison.
Quelles mécaniques ont contribué à l’expansion de la Formule 1 sur les réseaux sociaux ?
Pour mieux comprendre ces augmentations significatives autour de la Formule 1 sur les médias sociaux et comment le championnat a réussi à émerger de la sorte sur les réseaux sociaux, nous allons nous pencher sur les cas Twitter et TikTok, deux réseaux phares de la jeune génération.
Focus Twitter : l’art de l’autodérision.
Les écuries cherchent à être de plus en plus créatives pour attirer un nouveau public, notamment sur Twitter où elles se livrent une bataille acharnée.
A chaque fin de weekend de course, le célèbre compte @WTF1 ( compte d’actualités F1) fait le classement des meilleurs tweets venant des écuries. A l’instar de Facebook ou d’Instagram où les posts sont plus sobres, les Community Managers sur Twitter font preuve de beaucoup d’autodérision. En moyenne, les écuries ont vu une croissance de 26% en nombre d’abonnés sur Twitter. L’écurie Aston Martin, voit la plus grande croissante avec +121%.
La progression du nombre de followers est directement liée au ton humoristique des publications. Williams et Haas, les deux écuries avec le moins de points remportés cette saison figurent dans le top 5 du pourcentage de gains d’abonnés grâce à leur communication. Les écuries qui connaissent les plus importantes progressions sont celles qui font preuve d’humour, de contenus exclusifs pour suivre les coulisses des écuries et des commentaires sur les courses.
En parallèle des comptes officiels, on voit une augmentation des discussions liées au championnat. Dans chaque pays, les comptes d’actualités F1 sont de plus en plus suivis, et donc partagés. Le compte satirique @WTF1 voit son audience multipliée par 2 durant la dernière saison, et compte actuellement plus de 690K abonnés. En France, le compte Secteur F1 connait la même évolution.
Au cours des week-ends de courses, les internautes utilisent Twitter pour exprimer leurs réactions et partager des images insolites qui deviennent parfois virales.
Sur Twitter notamment, les GIFS et memes sur la Formule 1 se sont multipliés, démontrant une appropriation du sujet par les utilisateurs de la plateforme. Pour exemple, Toto Wolff – directeur de l’écurie Mercedes – a probablement le plus grand nombre de GIFS et de memes. Il existe même une page Out Of Context Toto Wolff, qui relie les meilleures images et vidéos du directeur d’écurie de Mercedes.
Focus Tiktok : la nouvelle arme pour intéresser une nouvelle cible
Les hashtags de Max Verstappen, Lewis Hamilton et Lando Norris cumulés atteignent 6,6 milliards de vues sur Tik Tok. Pour les deux premiers, les vidéos de courses sont prédominantes en raison de la saison passée, rien d’étonnant. Tandis que pour Lando Norris, les vidéos les plus engageantes sont à tonalité humoristique. Une opportunité pour la Formule 1 ?
Depuis la création du championnat de Formule 1, les pilotes semblent être cantonnés à une réputation de personnes mystérieuses. Mais grâce à la diffusion de « Drive To Survive » sur Netflix, qui a donné l’accès au dessous de la Formule 1 au grand public, les pilotes montrent de plus en plus leurs personnalités et offrent un nouveau visage pour le championnat.
Aux antipodes de Kimi Raikkonen, la nouvelle génération de pilotes n’hésite pas à se montrer publiquement, et à se mettre en scène sur les réseaux sociaux. Le parfait exemple est Lando Norris : avec une énergie débordante, une tête sympathique et beaucoup humour, il semble être le meilleur ambassadeur pour attirer ce nouveau public. Ses punchlines sont reprises sur les diverses plateformes. Lando Norris a multiplié par 1,7 en moyenne son nombre d’abonnés sur ses plateformes Twitch, Instagram, YouTube et Twitter.
Le coté fun de la Formule 1 accessible grâce à TikTok
En explorant les contenus les plus likés et vus sur TikTok, on s’aperçoit que la première vidéo de course pure apparaît seulement à la 33ème place avec près de 900K likes. A l’inverse, la première où l’on voit Pierre Gasly qui s’entraine obtient 2,6M likes.
Le public recherche sur TikTok un contenu divertissant. Les contenus les plus engagements sur la Formule 1 sont les faits de courses pris sur le ton de l’ironie, les blagues des pilotes et leurs bourdes. L’écurie Mclaren a bien compris cette appétence du public au point d’adapter sa stratégie de contenu avec des contenus « second degré » qui adoptent les codes narratifs de la plateforme.
Formula 1 et marques : une croissance des audiences qui bénéficient aux sponsors
Bénéficiant d’une exposition de plus en plus accrue sur tous réseaux, c’est naturellement que les marques sont de plus en plus nombreuses à vouloir prendre part à ce championnat. Comment évoluent la visibilité et l’engagement des contenus de marques en lien avec la Formule 1 ?
Comparons le même post de Red bull racing à un an d’écart (2020 vs. 2021) :
En l’espace d’un an, le même post a reçu plus du double de likes en 2021 pour la même course. Les sponsors y ont gagné le double d’engagement, et donc, mécaniquement, ils ont progressé en visibilité.
Autre exemple ici avec le même post de 2020 et 2021 du Final Driver Standing, qui triple son nombre de likes en 1 an. Son taux d’engagement est passé de 3% à 8,6%.
On constate donc que cette croissance d’audience et d’engouement bénéficie également aux marques qui investissent ce secteur.
Outre les « title sponsors », les petits sponsors profitent de la bonne visibilité de la Formule 1. Etude de cas avec TUMI Travel
TUMI Travel, marque de bagagerie, est sponsor de l’écurie McLaren. Malgré le fait que cette marque ne soit pas « title sponsor », on peut constater l’impact positif de la collaboration de la marque avec la F1.
Si on étudie les courbes de volume de mentions de la marque TUMI Travel en général sur la dernière année, on s’aperçoit que chaque pic de mention est lié au monde de la F1, soit à un tweet venant de McLaren ou d’un de ses pilotes. TUMI Travel bénéficie donc d’une exposition accrue grâce à la F1.
Des contenus « live » qui créent le buzz : l’exemple de Bose.
Avec des caméras placées dans tous les recoins des courses, les Grand Prix de Formule 1 peuvent capter des images cocasses comme celle-ci, prise lors du Grands Prix de Djehhad. Bose, partenaire de Mercedes Petronas AMG a été pris à partie à son insu lors du coup de nerf de Toto Wolff.
La réaction de Toto Wolff lors de l’accrochage entre Max Verstappen et Lewis Hamilton a été captée, cette vidéo a été relayée massivement, tant sur les réseaux sociaux que sur les médias TV.
Ce qui a surpris la marque Bose, dont le casque en a pris un coup au passage. Sans parler des autres sponsors présents à l’image qui ont bénéficié de la visibilité.
Des codes à maitriser pour gagner en légitimité auprès des audiences « fan »
Pour les non-connaisseurs, rien de choquant au sujet de ce visuel Puma, mais pour les connaisseurs il y a une incohérence majeure. Saurez-vous la déceler ?
Il s’agit d’une erreur sur le choix des inters. Les pneus avec le bandeau vert sont utilisés uniquement en cas de pluie, or cela est peu probable à Abu Dhabi. Cela peut être un détail pour beaucoup, mais pour les connaisseurs, c’est un gros fail, qui dessert la marque.
Les marques veulent profiter de cet essor croissant de la F1, mais comme l’esport, et tout autre sport, la Formule 1 possède ces propres codes, que les initiés n’hésitent pas à rappeler. Comme toute activation marketing, s’intégrer dans l’univers de la F1, en connaître ses principaux codes pour s’adresser à une audience passionnée est un élément clé pour les marques souhaitant investir ce secteur.
La réaction de l’équipe ne s’est d’ailleurs pas fait attendre :
Pour conclure
Sur ces deux dernières années, et particulièrement en 2021, la Formule 1 prend de l’ampleur dans le cœur des spectateurs. Un championnat à suspense, une stratégie de communication bien pensée et adaptée aux codes d’une plus jeune audience, a propulsé La Formule 1 dans les conversations en ligne des internautes. En parallèle, le succès de la série Netflix et la croissance des audiences des championnats à la télévision ne font qu’appuyer cette tendance.
Cette notoriété croissante et cet engouement visible sur les réseaux sociaux comme Twitter et Tik Tok font de la Formule 1 une opportunité de communication renouvelée pour les marques. Une opportunité de s’inscrire dans une narration qui plaît et fait de plus en plus d’émules auprès d’une audience passionnée. Avec la prochaine saison qui se prépare, on peut s’attendre à encore bien des surprises pour nos écuries, pilotes, marques… à vos popcorns !
par Simon Breton | 28 Jan, 2015 | Marketing, Social media
Simply Measured a récemment proposé une étude sur l’usage d’Instagram par les 100 premières marques du classement Interbrand (Best Global Brands). Pour mémoire, ce classement regroupe des géants du high-tech tels qu’Apple, Google, Microsoft, mais aussi de l’industrie automobile comme BMW, Mercedes ou encore d’autres secteurs avec la présence d’Ikea, Pampers, Colgate, Nescafe…
L’étude reflète sans surprise la vitalité du réseau social lancé en 2010. Acheté par Facebook en 2012, Instagram possédait alors plus de 100 millions d’utilisateurs. Aujourd’hui, la plateforme compte 300 millions d’utilisateurs actifs mensuels et chaque jour plus de 2.5 milliards de likes et 70 millions de photos mises en ligne. Des statistiques qui attirent prêt de 90% des marques du classement Interbrand. L’étude porte sur plus de 6 000 posts, 129 447 565 likes et 1 414 536 commentaires récoltés au cours du quatrième trimestre 2014 parmi les comptes des marques étudiées.

Présence et activité des marques sur Instagram
Des marques toujours plus présentes et actives.
A la fin du 3ème trimestre 2012, 13 des 100 « Best Global Brands » possédait plus de 100 000 followers, elles sont aujourd’hui 42. Ces marques sont également de plus en plus actives. Les ¾ d’entre elles publient au moins une photo par semaine. Ces marques ont donc pleinement adopté Instagram. Cette situation conduit à un cercle de croissance vertueux. Plus les marques sont actives sur le réseau plus elles génèrent de l’engagement. Les utilisateurs deviennent alors de plus en plus à l’aise et familier avec les contenus proposés par ces dernières.
Un réseau social éphémère ?
Malgré un nom qui évoque l’instantanéité, l’étude montre qu’Instagram est un réseau social aux contenus qui s’inscrivent aussi dans la durée. Une occasion pour la plateforme de se distinguer de ces concurrents, Twitter et Snapchat en tête. Les publications les plus performantes sur Instagram ont généralement une durée de vie élevée. Ainsi, les posts proposés par les marques du classement Interbrand récoltent en moyenne 225 commentaires dont 50 % sont posté dans les 10 premières heures. Les postes les plus performants, quant à eux, atteignent 50% de la totalité de leurs commentaires dans les 19 heures qui suivent leurs publications. En naviguant à travers les différents comptes, les utilisateurs sont amenés à remonter le fil des publications et donc d’interagir avec l’historique des publications. Ces données permettent de comprendre comment se construit la valeur des contenus délivrés sur Instagram. Il est important d’envisager des stratégies de contenus n’étant pas uniquement basé sur l’instantanéité pour exister sur la plateforme.
Mettez en valeur l’identité visuelle de votre marque.
L’étude s’intéresse également à la variété des secteurs présents sur le réseau. Si les marques issues de l’industrie des médias sont les plus actives, elles ne génèrent pas plus d’engagement par publications que les marques des autres secteurs. Le rapport de Simply Measured nous apprend également que 100% des « Best Brands » issues de l’industrie automobile possède un compte sur Instagram. Ce pourcentage est aussi élevé pour les marques issues du luxe, de la restauration, du prêt-à-porter, de l’énergie… L’étude démontre que, quel que soit votre secteur ou la perception que vous ayez de votre marque, il ne faut pas hésiter à être présent sur Instagram. En effet, le réseau est suffisamment vaste et actif pour accueillir toutes les marques même si ces dernières n’ont pas de représentation visuelle évidente. Alors que l’image prend de plus en plus de place sur la toile, être présent sur Instagram permet notamment aux marques de travailler leurs représentations.

Compte de Siemens

Compte de John Deere

Compte de FedEx
Enfin en guise de conclusion, l’étude livre une To-do list pour ceux et celles qui souhaiteraient être présents sur le réseau :
1 – Publié au minimum une fois par semaine.
2 – Trouver son rythme de publication grâce à la pratique et l’expérience.
3 – Ne pas se priver d’une présence sur Instagram car sa marque n’a pas d’identité visuelle évidente.
4 – Attacher plus d’attention à la qualité du texte accompagnant chaque photo que leur longueur.
5 – Utilisé les « @ » le plus possible.
6 – Utilisé les hashtags pour faciliter la découverte de votre compte.
7 – N’hésitez pas à expérimenter la géolocalisation qui est encore sous exploité.
L’étude est accessible sur le blog de Simply Measured.