Luxe, dupes & désinformation : le Luxe confronté à la viralité

Luxe, dupes & désinformation : le Luxe confronté à la viralité

Et si, en 2025, la notion de Luxe ne se résumait plus au savoir-faire, à l’excellence, au statut, à l’innovation et à la rareté, mais révélait les prémices d’une redéfinition profonde ? Sur TikTok, les dupes ne se cachent plus. Ils s’assument, se comparent, se partagent. Une vague de contenus en provenance de fabricants chinois agit comme un catalyseur. Ces vidéos, massivement relayées, interpellent une audience mondiale désormais sensible à la transparence, à l’accessibilité et à la valeur d’usage, quitte à reléguer l’exclusivité au second plan. Le sac à 200 € devient alors le symbole d’un arbitrage éclairé. L’imitation ? Un choix assumé, parfois même revendiqué. 

Le Luxe à l’épreuve de la désinformation virale ?

Longtemps associé à un artisanat d’exception et à une production localisée, principalement en Europe, le secteur du luxe se retrouve aujourd’hui confronté à de nouvelles zones d’ombre, attisées par la viralité des contenus circulant sur les réseaux sociaux.

Sur TikTok, plusieurs fabricants basés en Chine affirment être à l’origine d’une part significative des sacs commercialisés par des Maisons emblématiques telles qu’Hermès, Louis Vuitton ou Gucci. Et ce, malgré la présence d’étiquettes indiquant « Made in Italy » ou « Made in France ». D’autres marques mondiales comme Nike ou Lululemon sont également mentionnées, mais c’est bien le luxe qui cristallise l’attention.  L’un de ces créateurs avance par exemple un coût de fabrication estimé à 1 400 dollars pour un sac Hermès Birkin, vendu près de 20 000 dollars en boutique. Selon lui, « 90 % du prix payé est pour le logo ».

Ce phénomène dépasse le cadre anecdotique des contenus viraux. Il s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par les rivalités commerciales croissantes entre la Chine et les États-Unis. En janvier dernier, Donald Trump annonçait ainsi son intention d’imposer une surtaxe de 145 % sur les produits importés de Chine.

Dans ce climat, plusieurs fabricants chinois investissent massivement les plateformes sociales. Leur stratégie : valoriser leur savoir-faire, dévoiler les coulisses de leurs ateliers et offrir un accès direct à leurs créations.

TikTok, DHgate ou encore AliExpress deviennent ainsi des vitrines commerciales et stratégiques, façonnant de nouvelles dynamiques de consommation. En quelques jours, DHgate s’est hissée au rang de deuxième application la plus téléchargée sur l’App Store américain, portée par une promesse claire : proposer des produits au design soigné, à des prix imbattables, en contournant les circuits traditionnels du luxe.

résultats TikTok sur #chinamanufacturer

likes sur le post le plus engagement #ChinaManufacturer

engagements sur les posts mentionnant "china manufacturer" hors TikTok

Luca Solca, analyste chez Bernstein, observe dans The Business of Fashion que la prolifération récente de contenus sur ce sujet « ressemble à une offensive orchestrée ». Ces vidéos, souvent supprimées puis repostées via de nouveaux comptes, circulent massivement sur TikTok, alimentant une mécanique virale difficile à enrayer.

Derrière cette vague de publications, l’intention des fabricants semble claire : séduire une clientèle internationale. Pour y parvenir, ils rendent leurs produits visibles, accessibles et attractifs. L’usage de l’anglais, les prix affichés en dollars, et le recours à des formats courts, engageants et viraux renforcent cette orientation. Tout laisse penser qu’ils ciblent prioritairement un public nord-américain. Cette stratégie s’inscrit aussi dans une logique de contournement : elle vise à capter des capitaux par des circuits de distribution alternatifs, en réponse aux menaces de surtaxes américaines annoncées par Donald Trump.

Mais au-delà de ces objectifs commerciaux, l’impact est plus large. Cette exposition répétée contribue, sciemment ou non, à redéfinir la perception du luxe. En valorisant des articles fabriqués avec un savoir-faire proche de celui des grandes Maisons, mais proposés à des prix bien inférieurs et dépourvus de logos, ces acteurs créent un espace de consommation parallèle.

À l’image des « fake markets » de Shanghai, ce marché est désormais numérique. Il capte l’attention, brouille les repères traditionnels et redistribue les codes de la valeur perçue. La frontière entre original et équivalent, entre prestige et accessibilité, devient plus floue que jamais.

Face à cela, quelles postures adoptent les Maisons de Luxe ?

À l’heure où certaines vidéos virales suscitent des interrogations sur l’origine réelle des produits de Luxe, la plupart des grandes Maisons ont choisi de ne pas réagir publiquement. Si certains spécialistes considèrent ces contenus comme relevant de la désinformation, rares sont les prises de parole officielles à ce sujet. Hermès fait figure d’exception en affirmant sur son site que l’ensemble de sa production est réalisée en France, une information relayée par le New York Times.

Selon The Business of Fashion, plusieurs groupes du secteur auraient partagé en interne une note visant à sensibiliser à la désinformation et à la lutte contre les contrefaçons. Cette démarche reste cependant confidentielle, aucun communiqué public n’étant venu l’accompagner. Sollicitées sur ce sujet, des Maisons telles qu’Hermès, Chanel, LVMH ou Kering n’ont pas souhaité faire de commentaire.

Cette discrétion peut s’expliquer par un environnement réglementaire particulièrement technique. Il est par exemple légal d’apposer la mention « Made in Italy » dès lors qu’environ 45 pour cent des coûts de production sont associés à l’Italie. Ce calcul inclut des éléments indirects, même si certaines étapes majeures, comme l’assemblage, sont réalisées ailleurs. Une subtilité de plus en plus connue du public, qui vient relativiser l’idée d’une fabrication exclusivement européenne.

Entre perception des audiences et expérience client : l’émergence d’une dissonance ? 

Malgré l’ampleur du phénomène, l’absence de réaction publique des Maisons n’a pas suscité de critiques virulentes sur les réseaux sociaux. Si les premières vidéos virales dénonçant les conditions de fabrication des produits de luxe ont provoqué une vague d’indignation, les réactions du public ont depuis évolué. Le débat s’est déplacé vers des échanges plus nuancés.

Sur TikTok et d’autres plateformes, la stupeur initiale a fait place à un mélange de curiosité, d’étonnement, d’interrogations, de vérifications et parfois à un sentiment de trahison. Très vite, la conversation a changé de ton. Tutoriels, bonnes affaires, liens vers des sites de revente, vidéos de déballage ou comparaisons entre pièces iconiques et modèles sans marque se sont multipliés. Ce nouveau récit traduit une recherche active de solutions pour accéder à l’esthétique du luxe à moindre coût.

Si ce mouvement ne semble pas remettre en cause la fidélité des audiences les plus engagées, il installe une forme de distance, parfois teintée de défiance. Notamment chez les jeunes générations. Entre désir de transparence, esprit critique et volonté d’émancipation face à un système perçu comme opaque, beaucoup explorent d’autres voies. Les dupes, ces pièces sans logo mais de plus en plus proches des modèles originaux, s’imposent comme des alternatives assumées. Et après achat, les retours d’expérience sont globalement positifs de la part des audiences. Ces objets ne sont plus perçus comme de simples copies, mais comme des produits valorisés pour leur qualité perçue et leur accessibilité.

Cependant, les clients habitués des Maisons de Luxe notent un écart réel entre la copie et l’original.

Dans ce climat de questionnement, la clientèle du luxe fait preuve de discernement. Certains ont pu s’interroger en découvrant des vidéos mettant en scène des fabrications de haute qualité. Pourtant, ils identifient rapidement les dissonances. En confrontant les contenus circulant sur TikTok à des sources fiables, comme le site d’Hermès, beaucoup relèvent les imprécisions. Ils pointent la montée de la mésinformation, et s’attachent à comprendre le sens réel de certains termes, tels que « primarily » ou « manufactured« , souvent mal interprétés ou volontairement détournés.

Les clients ne sont donc pas dupes.

Quand les créateurs de contenu s’en mêlent 

Plusieurs créateurs de contenu spécialisés dans la mode ont saisi l’occasion offerte par cette séquence médiatique pour rappeler une réalité souvent ignorée. Contrairement aux idées reçues, la fabrication en Chine ne peut être réduite à une simple notion de moindre qualité.

Au contraire, ils mettent en avant l’excellence de nombreux savoir-faire techniques présents sur le territoire. Ils soulignent l’existence d’unités de production performantes, rigoureusement organisées et soumises à des standards de contrôle parmi les plus stricts. Cette prise de parole contribue à nuancer les perceptions, en valorisant une expertise souvent invisibilisée dans les récits dominants sur le luxe.

Vu que tout le monde parle du made in China dans la mode comme s’il s’agissait d’une contrefaçon d’élégance, il serait temps de comprendre une chose. Ce n’est pas parce que c’est fait en Chine que c’est mauvais. Parfois c’est juste mieux fait que tout le reste. […] 

@MavEric

Au-delà de la polémique : vers une redéfinition culturelle du Luxe auprès des audiences ?

 

La récente controverse autour du « Made in China » ne peut être réduite à une remise en cause directe des grandes Maisons. Elle révèle plutôt une transformation progressive du regard que portent les audiences sur le luxe. Loin de provoquer une indignation durable, ces fausses révélations sur les coulisses de la fabrication ont ouvert un espace de réflexion. Pour certains, elles constituent même le point de départ d’une redéfinition contemporaine du luxe.

Pour une partie croissante des audiences, en particulier chez les jeunes générations, l’idée même du luxe se transforme. Elle ne se limite plus à un logo, à une provenance géographique ou à un récit institutionnalisé. Elle s’évalue désormais à travers la qualité perçue, la transparence des processus de fabrication, et la justesse perçue entre valeur d’usage et prix payé. Il s’agit d’une approche plus informée, où le sens accordé à l’objet compte autant que le prestige de la marque. Dans cette nouvelle grille de lecture, les « dupes » ne sont plus systématiquement considérées comme de simples copies trompeuses. Ils apparaissent parfois comme des alternatives pertinentes, cohérentes avec des attentes qui privilégient le pragmatisme et l’accessibilité.

Dans le même temps, la montée en puissance de la Chine dans les segments haut de gamme contribue à redessiner les repères traditionnels. Elle invite à dépasser l’opposition binaire entre excellence occidentale et production asiatique. Le luxe ne dépend plus uniquement d’une origine. Il repose sur l’attention portée à chaque étape de la fabrication, quel que soit le lieu.

Ce changement de regard ne remet pas en cause les fondements du luxe. Il les inscrit dans un récit renouvelé, façonné par des audiences sensibles à des narrations multiples : parfois véridiques, parfois perçus comme tels, parfois erronés. Dans ce paysage mouvant, les fondamentaux des grandes Maisons prennent une importance accrue. Ils permettent de démontrer la rigueur des savoir-faire, de construire des contre-récits crédibles, et de préserver l’intégrité de leur promesse.

 

Combien ça coûte d’identifier une tendance ou un signal faible ?

Combien ça coûte d’identifier une tendance ou un signal faible ?

Identifier une tendance ou un signal faible peut offrir un avantage concurrentiel crucial. Mais combien cela coûte-t-il vraiment ? Décomposons les usages stratégiques des outils de digital intelligence et les éléments de coûts liés à l’identification des tendances à partir de données digitales publiques.

Les bénéfices pour une entreprise d’identifier les signaux faibles, ces alertes précoces sur ce qui arrive

Un signal faible est un indice précurseur, souvent subtil et discret, qui indique une évolution ou une tendance potentielle avant qu’elle ne devienne largement perceptible ou dominante. Ces signaux peuvent apparaître dans des discussions en ligne, des requêtes sur les moteurs de recherche, ou des comportements émergents dans un marché ou une communauté. Contrairement à des signaux forts ou tendances fortes, les signaux faibles nécessitent une attention particulière et une capacité d’analyse fine pour être détectés et exploités.
Signaux faibles tendance Bryan Coffman et Igor Ansoff
Les signaux faibles offrent de nombreux avantages stratégiques aux entreprises, notamment :

  1. Anticipation des tendances : En identifiant un signal faible, une entreprise peut anticiper des changements de comportement ou de marché avant ses concurrents. Par exemple, repérer un intérêt croissant pour une technologie ou un mode de consommation émergent.
  2. Innovation proactive : Ces indices permettent de concevoir des produits, services ou stratégies innovantes qui répondent à des besoins encore peu exprimés. Par exemple, une entreprise de mode pourrait détecter un retour progressif à des matériaux artisanaux ou durables.
  3. Réduction des risques : En anticipant des perturbations potentielles (économiques, sociales ou technologiques), les entreprises peuvent s’adapter à temps et réduire leur exposition aux risques.
  4. Avantage concurrentiel : Être le premier à répondre à une tendance latente peut positionner l’entreprise comme un leader d’opinion ou d’innovation, renforçant ainsi sa notoriété et sa pertinence sur le marché.
  5. Meilleure compréhension des clients : Les signaux faibles offrent des informations clés sur les aspirations et préoccupations émergentes des consommateurs, permettant une approche plus empathique et ciblée.

Pour capturer les signaux faibles qui préfigurent une tendance, nous utilisons des éléments que nous retrouvons en ligne : les contenus et discussions publiques en ligne (via des outils de social listening), les requêtes anonymisées sur les moteurs de recherche (via des outils de search listening) et les comportements des audience (via des outils d’audience intelligence). Chacun d’eux implique différents investissements.

L’analyse des données digitales : pour passer du brut au stratégique

Au cœur de notre expertise, l’analyse des données digitales consiste à transformer une masse d’informations brutes en insights actionnables et en stratégies concrètes. Ce travail repose sur une méthodologie rigoureuse et des compétences humaines spécifiques.

Recouper, contextualiser, valoriser

  • Recouper les sources de données : L’analyse des données digitales s’appuie sur une multiplicité de sources pour garantir une vision complète et cohérente.
  • Contextualiser les signaux faibles : Chaque signal est interprété dans un cadre précis (secteur, marché, culture) pour éviter les biais et les erreurs d’analyse.
  • Valoriser les signaux faibles : Identifier les signaux pertinents, en comprendre la portée et les transformer en tendances exploitables nécessitent une expertise humaine approfondie.

Une équipe multidisciplinaire au service de l’analyse

Ce travail d’analyse mobilise une équipe composée de différents profils :

  • Insight analyst : En charge du traitement initial des données, leur tri et leur organisation.
  • Insight manager : Responsable d’une approche experte, il affine les résultats et s’assure de leur pertinence.
  • Marketing & Communications strategist : Traduit ces données en recommandations stratégiques exploitables par l’entreprise.

L’échange constant entre ces profils permet de valider la valeur des signaux identifiés, d’évaluer leur pertinence stratégique et de fournir des éclairages opérationnels clairs.

Les coûts associés

Cette démarche demande un investissement de temps et de compétences humaines. Les coûts varient selon la complexité du projet, allant de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour des analyses complètes et stratégiques. Pour vous donner un ordre de grandeur, si l’on décide de chercher une tendance qui soit autour d’une marque sur un marché (pays) en particulier, sur un secteur bien défini, le budget peut aller de 20 000 € à 90 000 € selon la complexité.

L’accès aux données : une condition incontournable

Pour rendre possible l’analyse, l’accès aux données digitales est essentiel. Trois sources principales sont indispensables pour une compréhension globale :

  1. Les conversations des internautes (Social Listening) : Permet de capter les avis, émotions et préoccupations exprimés sur les réseaux sociaux.
  2. Les requêtes sur les moteurs de recherche (Search Listening) : Révèlent les intentions explicites des consommateurs à travers leurs recherches.
  3. La structuration des communautés (Audience Insights) : Fournit une compréhension détaillée des comportements, des préférences des audiences, et comprendre les intérêts qui les réunit.

Ces sources nécessitent l’utilisation d’outils technologiques performants, dont les coûts varient en fonction de la profondeur et de la précision des analyses souhaitées.

L’oeil sur les conversations

Monitorer les contenus et discussions en ligne est un moyen puissant d’identifier les signaux faibles à l’origine des tendances émergentes. Le social listening permet d’analyser ce qui est partagé publiquement sur les réseaux sociaux, les forums, les blogs sur lesquels consommateurs comme citoyens expriment spontanément leurs opinions, leurs préoccupations et leurs attentes.

  • Utilité : En analysant ces contenus, les organisations peuvent identifier des problèmes récurrents, des évolutions dans les préférences et des mouvements d’opinion en temps réel. Par exemple, la tendance « no-makeup » a été détectée grâce à une analyse de ce qu’il se passe sur Instagram et X.
  • Outils utilisés : Brandwatch, Talkwalker ou Radarly, avec des licences annuelles entre 5 000 € et 1 000 000 € variant selon le volume de données, le nombre de langues et les zones géographiques, les plateformes monitorées, le nombre d’utilisateurs… Alors pour suivre les tendances toute l’année, comptez entre 60 000 € et 150 000 €.

Comprendre les intentions des internautes

Le search listening aide à analyser les requêtes formulées sur les moteurs de recherche, ce qui offre un aperçu précieux sur les intentions et besoins explicites des consommateurs.

  • Utilité : En examinant les questions que les internautes posent à Google, mais aussi de plus en plus  il devient possible de déceler des préoccupations croissantes ou des sujets d’intérêt. Par exemple, l’explosion des recherches autour du « zéro déchet » a incité des enseignes à proposer des produits plus durables.
  • Outils utilisés : Google Trends, Trajaan, Semrush ou AnswerThePublic, avec des coûts allant de gratuits à des licences annuelles entre 2 000 € et 100 000 € pour les versions avancées.

Décrypter les comportements des audiences

Les audience insights fournissent des données complètes sur les segments d’audiences en ligne, leurs passions / centres d’intérêts d’un public cible. Ces informations sont cruciales pour mieux segmenter et personnaliser les stratégies marketing.

  • Utilité : Ces outils permettent d’identifier des opportunités stratégiques. Par exemple, une marque de mode a découvert que ses clients étaient particulièrement sensibles à l’éco-responsabilité, ce qui a orienté ses campagnes.
  • Outils utilisés : Facebook Audience Insights, SoPrism, Audiense ou Affinio, avec des coûts annuels entre 5 000 € et 100 000 € selon les options choisies.

Investir dans l’identification des tendances est-il rentable ? Absolument.

Absolument, si l’on considère le retour sur investissement potentiel. Les avantages vont bien au-delà d’un simple gain financier, impactant plusieurs aspects clés de la stratégie d’une organisation.

  • Anticipation et leadership : Identifier une tendance avant ses concurrents permet de prendre des décisions stratégiques qui positionnent l’entreprise en tant que leader sur le marché. Par exemple, en investissant tôt dans des technologies comme l’intelligence artificielle, certaines entreprises ont pris une longueur d’avance durable.
  • Innovation ciblée : Détecter les tendances permet de développer des produits et services innovants, adaptés aux besoins émergents. Cela réduit les risques d’échec commercial et maximise les chances de succès.
  • Optimisation des ressources : En s’appuyant sur des tendances identifiées, les entreprises peuvent concentrer leurs efforts marketing et R&D sur des initiatives à fort potentiel, évitant de disperser leurs ressources sur des projets non pertinents.
  • Renforcement de la fidélité : Répondre aux attentes évolutives des consommateurs grâce à une compréhension fine des tendances contribue à renforcer la satisfaction et la fidélité client.

Identifier une tendance n’est pas seulement une question de coûts, mais d’investissements stratégiques. Avec une expertise solide et de bons outils, cet effort peut transformer des intuitions en opportunités concrètes pour les organisations. Les coûts varient, mais les avantages sont inestimables pour ceux qui savent capitaliser sur les signaux du marché.

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Définir sa cible marketing et construire ses personas : les 5 erreurs à éviter

Définir sa cible marketing et construire ses personas : les 5 erreurs à éviter

Définir des personas efficaces est une étape cruciale pour réussir ses stratégies de communication. Pourtant, de nombreuses entreprises tombent dans des pièges courants qui limitent la précision, la créativité et l’impact de leurs actions marketing. Ces écueils, souvent liés à des méthodes traditionnelles dépassées, empêchent d’exploiter pleinement le potentiel des données digitales. Dans cet article, nous passons en revue les principales erreurs à éviter pour construire des personas performants et aligner vos campagnes sur les véritables attentes de vos audiences.

Erreur n°1 : Se limiter à un brainstorming pour construire ses personas

La méthode traditionnelle consiste souvent à organiser des ateliers en interne ou avec des agences créatives pour définir des personas à partir de suppositions ou d’intuitions.

Les limites de cette approche :

  • Personas trop vagues : Ils restent dans les généralités et n’apportent aucune valeur stratégique concrète.
  • Personas trop détaillés : Le surplus d’informations rend leur exploitation difficile pour les équipes.
  • Personas déconnectés : Sans validation sur le terrain, ces profils idéalisés ne reflètent pas la réalité des consommateurs.

En travaillant avec certaines marques, j’ai parfois vu des brainstormings accoucher de descriptions comme : « Marie, 32 ans, aime le yoga et achète des produits éco-responsables. » Ce type de persona, bien qu’élégant sur le papier, n’offre aucune véritable orientation stratégique.

Erreur n°2 : Limiter ses personas à des données socio-démographiques

De nombreux marketeurs s’appuient sur des informations comme l’âge, le sexe, le revenu ou le niveau d’études pour etayer leur personas. Certes, ces données sont faciles à collecter, mais elles ne suffisent pas à comprendre les motivations et comportements des audiences.

Les limites de cette approche :

  • Vision trop simpliste : Les données socio-démographiques ne capturent pas les motivations profondes ou les comportements spécifiques.
  • Campagnes peu efficaces : Les décisions d’achat dépendent davantage de valeurs, de modes de vie ou d’intérêts que de la seule tranche d’âge ou du revenu.

Il m’est arrivé de travailler pour une marque premium qui ciblait « les jeunes cadres urbains entre 25 et 35 ans ». En analysant le comportements en ligne de leurs audiences, nous avons découvert que leurs publics étaient bien plus variés, et les comparant avec les audiences de leurs concurrents directs, on avait identifié qu’ils avaient un intérêt beaucoup plus fort pour les animaux de compagnie et en particulier leurs chiens, que les audiences de leurs concurrents directs. C’est quelque chose que nous n’avions pas du tout imaginé dans la réflexion créative, et qui a permis de créer une connexion immédiate avec leurs audiences cibles, et leur différence sur le marché.

Erreur n°3 : Idéaliser sa cible en confondant le positionnement de marque avec le profil de ses consommateurs

C’est une erreur fréquente : certaines marques confondent leur univers de marque avec celui de leurs acheteurs. Elles projettent leurs propres valeurs sur leurs cibles, créant des personas totalement déconnectés de la réalité.

Les limites de cette approche :

  • Déconnexion avec la réalité : Cette idéalisation empêche la marque de comprendre qui consomme réellement ses produits et pourquoi.
  • Stratégies marketing mal alignées : Les campagnes et messages s’adressent alors à une audience fictive, laissant de côté les véritables consommateurs.
  • Opportunités manquées : En ne ciblant pas les véritables acheteurs, la marque passe à côté d’occasions d’élargir son marché et d’optimiser ses performances.

Il m’est arrivé de travailler avec une marque de mode et de parfums, dont les valeurs étaient ancrées dans un style hype et pointu, décrire sa cible comme des personnes privilégiant le luxe et l’alternatif. Pourtant, une analyse des discussions en ligne m’a révélé (en mois de 10 minutes) un tout autre tableau : le produit phare de la marque, comme leur parfum, est en réalité plébiscité par une audience grand public, en l’occurrence il s’agissait d’internautes qui partageaient leur liste de Noël en placent ce parfum entre une PlayStation, une paire de Nike et le dernier jeu FIFA.

Erreur n°4 : Ignorer les communautés d’intérêt et les comportements en ligne

Les communautés d’intérêt en ligne sont des groupes où les individus se réunissent autour de passions communes, de questions spécifiques ou de préoccupations partagées. Ces espaces, comme les forums, les groupes Facebook, Reddit, ou même des hashtags sur Twitter, regorgent d’insights précieux sur les comportements, préférences et besoins des audiences.

Les limites de cette approche :

  • Manque de pertinence : Les campagnes ignorent les véritables préoccupations et intérêts des cibles.
  • Opportunités manquées : Ces communautés peuvent révéler des niches ou des usages inattendus des produits.

Malheureusement, certains marketeurs négligent ces communautés et se privent ainsi de données comportementales riches. Ils restent enfermés dans une analyse traditionnelle ou se limitent à des données superficielles issues de questionnaires ou d’études de marché classiques. Une marque de sport pointue avec laquelle j’ai travaillé ciblait les clients qui achetaient principalement ses produits pour la pratique d’un sport en particulier (je ne peux malheureusement pas la citer). En plongeant dans des discussions Instagram et Reddit, et en analysant leurs centres d’intérêts communs, nous avons découvert que leur communauté utilisait ces articles comme accessoires de mode, dans un contexte lifestyle urbain. En ignorant cette réalité, ils passaient à côté d’une opportunité majeure de mieux positionner leurs produits.

Erreur n°5 : Négliger l’influence des médias et des contenus consommés par les audiences

Pour bien comprendre ses audiences, il est essentiel d’analyser les médias et contenus qu’elles consomment : blogs, réseaux sociaux, podcasts, chaînes YouTube, émissions de télévision, ou encore sites spécialisés. Ces sources d’information et de divertissement permettent d’apporter un angle supplémentaire à la compréhension des personas, en dévoilant des facettes parfois inattendues de leurs personnalités et centres d’intérêt.

Les limites de cette approche :

  • Manque de profondeur dans les personas : Ignorer ces données prive les personas d’un élément crucial, celui des références médiatiques qui influencent leurs opinions et leurs comportements.
  • Opportunités manquées : Ne pas identifier ces canaux revient à passer à côté de partenariats stratégiques qui pourraient apporter une visibilité massive auprès des cibles finales.

Je me souviens qu’une enseigne de restauration dépensait des sommes importantes dans la conquête de cibles familiales. En réalité, l’un de leurs profils les plus importants quantitativement passait une grande partie de son temps à consulter des sites de gaming et à regarder des émissions d’e-sport. Pourtant, ni le gaming ni l’e-sport ne faisaient partie des considérations initiales de la marque. Quelle belle opportunité à considérer !

La solution pour créer des personas à la fois inspirants et performants : les études d’Audience Insights 

Chez Digital Insighters, nous croyons que la compréhension précise et approfondie des audiences est la clé d’une stratégie marketing réussie. En nous appuyant sur l’exploration des communautés en ligne et l’analyse des données digitales, nous aidons nos clients à dépasser les approches traditionnelles pour construire des personas riches et nuancés. Ces personas intègrent non seulement des données socio-démographiques essentielles, mais aussi les centres d’intérêt, les comportements et les médias consommés par leurs cibles.

Contrairement aux méthodes basées sur des hypothèses ou des projections, notre approche repose sur des données réelles issues des comportements des internautes sur le digital : cela ne s’invente pas.

Mieux encore, les insights que nous révèlent les internautes et leurs comportements sont souvent de véritables pépites pour les créatifs. Leurs centres d’intérêt et habitudes, souvent inattendus et surprenants, offrent une matière idéale pour penser out-of-the-box et concevoir des campagnes innovantes et impactantes. Mais ces données ne se contentent pas d’inspirer la créativité : elles permettent aussi d’optimiser le targeting des campagnes pour garantir un ROI amélioré. Et ça, ça n’a pas de prix. Nous l’avons testé et approuvé avec succès auprès de nos clients, qui bénéficient d’une approche marketing à la fois précise, inspirante et rentable.

En identifiant ces opportunités au sein des données digitales, nous transformons la connaissance en action et offrons à nos clients des stratégies marketing connectées à la réalité et véritablement performantes.

Vous souhaitez en savoir plus sur comment utiliser la digital intelligence pour vous aider à comprendre vos cibles ? Contactez nous !

Les animaux de compagnie, nouvelle opportunité pour les marques

Les animaux de compagnie, nouvelle opportunité pour les marques

L’attachement et la considération que nous portons à nos animaux de compagnie se renforcent et s’étendent à tout type d’espèce. Cette tendance de fond grandit et ouvre les portes à de nouvelles opportunités pour les marques (toutes industries confondues). Elle nous amène à repenser la position des marques et de leur industrie. Un positionnement plus holistique, au sein du parcours de vie global des consommateurs, plutôt que restreint au parcours client unique à la marque. Un terrain d’innovation fertile nourrissant la création de produits et services ou votre stratégie marketing.

Les animaux : membres à part entière de la famille

En effet, nos compagnons ne devraient plus être considérés de façon singulière, mais de manière holistique. Ils font partie intégrante de la famille humaine et sont pris en compte dans tous les moments de vie.

Chiffres clés : une tendance mondiale

Notre étude retrace les moments clés de l’évolution de notre rapport aux animaux domestiques. Elle s’intéresse aussi à la transformation des modes de vies qui découle de cette évolution. Nous avons notamment regardé les chiffres pour les États-Unis et la France. Plus de 50% des Américains et des Français possèdent un animal et que plus de 80% des propriétaires d’animaux les considèrent comme un membre de la famille. Ce changement de paradigme amène une croissance des dépenses liées à nos poilus, et ce dans des domaines parfois inattendus tels que la mode, le sport ou encore les poussettes et la littérature.

Études de cas : des marques qui ont su s’adapter

Nous nous penchons sur plusieurs cas d’école, tels que : Décathlon, Zara, Hermès ou Bark Air (et plusieurs autres). Nous présentons la façon dont ces marques ont intégré les animaux de compagnie au sein de leurs stratégies. Elles en ont fait une nouvelle brique de leur offre de produits et services en les intégrant de façon homogène à leur parcours client. Mais surtout, elles sont sorties d’une vision en tunnel du parcours client, pour s’intégrer au parcours de vie de leurs consommateurs.

L’étude revient également sur le phénomène d’influence que représentent les animaux et leurs humains d’attachement et les opportunités qui en découlent.

Lapin avec un harnais

L’émergence des lapins : le prochain boom ?

Pour finir, nous décryptons le nouvel engouement autour des lapins, qui pourraient faire l’objet d’une croissance similaire observée chez les chats et les chiens.

Une tendance émergeante : une opportunité marketing

Pour en savoir plus sur cette tendance et déterminer si votre marque peut en bénéficier, téléchargez notre Trend book ➡️ Les animaux de compagnie : nouvelles muses marketing ?

Comment la fake news de Vincent Flibustier sur CrowdStrike est devenue virale ?

Comment la fake news de Vincent Flibustier sur CrowdStrike est devenue virale ?

Le 19 juillet 2024, une mise à jour défectueuse du logiciel de sécurité de CrowdStrike a provoqué le crash de 8,5 millions d’ordinateurs sous Windows. Cela a entraîné la plus grande panne informatique de l’histoire. Cette coupure a touché divers secteurs à l’échelle mondiale, perturbant surtout les compagnies aériennes, les banques, les hôpitaux et les services gouvernementaux. Le préjudice financier est estimé à au moins 10 milliards de dollars.

D’après Cirium, qui se présente comme « la source la plus fiable au monde en matière d’analyse aéronautique », 5 078 vols, soit 4,6 % des vols programmés ce jour-là, ont été annulés à l’échelle mondiale.

 

Mais c’était quoi le bug en fait ?

Rapidement, sans rentrer dans les détails trop techniques, la mise à jour de CrowdStrike a entraîné l’entrée des ordinateurs dans une boucle de redémarrage. L’erreur a été identifiée en quelques heures et un correctif a été déployé, mais celui-ci est assez complexe à réaliser pour une personne dont ce n’est pas le métier.

Un utilisateur Windows subissant le problème CrowdStrike

Un sentiment de panique généralisé

Tout cela a engendré un climat de panique en ligne, avec des entreprises et des employés incapables d’accéder à leurs outils de travail. A titre de comparaison en seulement 24 heures, on a compté 2,3 millions de conversations, soit un peu moins que le nombre de discussions qu’il y a eu en une semaine autour des JO de Paris 2024, qui s’élève à 2,8 millions.

Mentions CrowdStrike & Paris 2024

Dans ce contexte, Vincent Flibustier tweete une fake news ajoutant au chaos

L’absence de communication claire a exacerbé les tensions, ajoutant à la confusion générale et à la sensation de chaos numérique. Et c’est sur cette situation que Vincent Flibustier, formateur en citoyenneté numérique et spécialiste en « fake news », a réussi à surfer. Avec son photo montage, il a fait croire que c’était son premier jour chez CrowdStrike et qu’il venait de faire une mise à jour avant de prendre son après-midi.

Sur X, les internautes ont spéculé sur les causes de ce bug

Dans ce climat de panique totale, mêlant manque d’information, tension et blague, sa fake news s’est propagée rapidement sur X, notamment auprès des internautes peu suivis / non influenceurs. Seuls deux comptes avec plus d’abonnés qui lui (300K et 200K) ont relayé son post, ce qui ne peut justifier à lui seul l’ampleur de l’écho en ligne.

Lui-même donne plusieurs raisons expliquant pourquoi cela a fonctionné :

  1. Aucun coupable n’a encore été désigné.
  2. Le coupable apparent est perçu comme « idiot ».
  3. Les gens ont besoin d’informations inédites.
  4. La fake news est écrite en anglais pour une plus large diffusion, et surtout c’est une communauté qui ne sait pas qui il est.
  5. Détournement de l’attention avec les doigts de nain, ce qui fait qu’on se concentre moins sur le mauvais déroutage.
  6. Le biais de confirmation : « L’information me plaît, elle est donc vraie ».
  7. La fake news est poussée par une communauté qui sait que c’est une blague.

Et c’est certainement le fait d’avoir communiqué en anglais qui a contribué à faire de cette publication un véritable buzz. En effet, les mentions émises depuis les États-Unis représentent plus de la moitié des conversations sur le sujet, suivis par les mentions émises depuis la Turquie et le Japon.

Part des mentions sur CrowdStrike
Part des mentions sur la publciation de Vincent Flibustier

On retrouve une audience similaire chez les internautes ayant relayé le tweet de Vincent Flibustier par citations ou retweet. Près de la moitié proviennent des États-Unis, suivis du Japon, puis de la France, sa communauté.

Quid de la réaction de CrowdStrike ?

À la suite de cet évènement, l’entreprise a cherché à être la plus transparente possible sur ce qui est arrivé en publiant un long rapport détaillant ce qui a mal tourné et pourquoi. Elle s’est engagée à améliorer ses méthodes de test pour éviter de futures erreurs et offre. Ce rapport est mis en avant en haut de leur site, accompagné d’un message d’excuse du CEO de CrowdStrike, George Kurtz.

En revanche, il n’est pas certain qu’il ait été judicieux de mettre en avant les bons d’achat de 10 dollars de crédits Uber Eats offerts aux employés pour le « travail supplémentaire » fourni pour aider les clients de CrowdStrike. D’autant plus que certains de ces bons d’achat étaient invalides…

La gestion de crise de CrowdStrike souligne l’importance de la réactivité en ligne. C’est ainsi que chez Digital Insighters nous décryptons les événements marquants, en remontant les origines de l’événement en ligne pour mieux en comprendre les mécaniques, afin de pouvoir réagir en adéquation.