Définir sa cible marketing et construire ses personas : les 5 erreurs à éviter

Définir sa cible marketing et construire ses personas : les 5 erreurs à éviter

Définir des personas efficaces est une étape cruciale pour réussir ses stratégies de communication. Pourtant, de nombreuses entreprises tombent dans des pièges courants qui limitent la précision, la créativité et l’impact de leurs actions marketing. Ces écueils, souvent liés à des méthodes traditionnelles dépassées, empêchent d’exploiter pleinement le potentiel des données digitales. Dans cet article, nous passons en revue les principales erreurs à éviter pour construire des personas performants et aligner vos campagnes sur les véritables attentes de vos audiences.

Erreur n°1 : Se limiter à un brainstorming pour construire ses personas

La méthode traditionnelle consiste souvent à organiser des ateliers en interne ou avec des agences créatives pour définir des personas à partir de suppositions ou d’intuitions.

Les limites de cette approche :

  • Personas trop vagues : Ils restent dans les généralités et n’apportent aucune valeur stratégique concrète.
  • Personas trop détaillés : Le surplus d’informations rend leur exploitation difficile pour les équipes.
  • Personas déconnectés : Sans validation sur le terrain, ces profils idéalisés ne reflètent pas la réalité des consommateurs.

En travaillant avec certaines marques, j’ai parfois vu des brainstormings accoucher de descriptions comme : « Marie, 32 ans, aime le yoga et achète des produits éco-responsables. » Ce type de persona, bien qu’élégant sur le papier, n’offre aucune véritable orientation stratégique.

Erreur n°2 : Limiter ses personas à des données socio-démographiques

De nombreux marketeurs s’appuient sur des informations comme l’âge, le sexe, le revenu ou le niveau d’études pour etayer leur personas. Certes, ces données sont faciles à collecter, mais elles ne suffisent pas à comprendre les motivations et comportements des audiences.

Les limites de cette approche :

  • Vision trop simpliste : Les données socio-démographiques ne capturent pas les motivations profondes ou les comportements spécifiques.
  • Campagnes peu efficaces : Les décisions d’achat dépendent davantage de valeurs, de modes de vie ou d’intérêts que de la seule tranche d’âge ou du revenu.

Il m’est arrivé de travailler pour une marque premium qui ciblait « les jeunes cadres urbains entre 25 et 35 ans ». En analysant le comportements en ligne de leurs audiences, nous avons découvert que leurs publics étaient bien plus variés, et les comparant avec les audiences de leurs concurrents directs, on avait identifié qu’ils avaient un intérêt beaucoup plus fort pour les animaux de compagnie et en particulier leurs chiens, que les audiences de leurs concurrents directs. C’est quelque chose que nous n’avions pas du tout imaginé dans la réflexion créative, et qui a permis de créer une connexion immédiate avec leurs audiences cibles, et leur différence sur le marché.

Erreur n°3 : Idéaliser sa cible en confondant le positionnement de marque avec le profil de ses consommateurs

C’est une erreur fréquente : certaines marques confondent leur univers de marque avec celui de leurs acheteurs. Elles projettent leurs propres valeurs sur leurs cibles, créant des personas totalement déconnectés de la réalité.

Les limites de cette approche :

  • Déconnexion avec la réalité : Cette idéalisation empêche la marque de comprendre qui consomme réellement ses produits et pourquoi.
  • Stratégies marketing mal alignées : Les campagnes et messages s’adressent alors à une audience fictive, laissant de côté les véritables consommateurs.
  • Opportunités manquées : En ne ciblant pas les véritables acheteurs, la marque passe à côté d’occasions d’élargir son marché et d’optimiser ses performances.

Il m’est arrivé de travailler avec une marque de mode et de parfums, dont les valeurs étaient ancrées dans un style hype et pointu, décrire sa cible comme des personnes privilégiant le luxe et l’alternatif. Pourtant, une analyse des discussions en ligne m’a révélé (en mois de 10 minutes) un tout autre tableau : le produit phare de la marque, comme leur parfum, est en réalité plébiscité par une audience grand public, en l’occurrence il s’agissait d’internautes qui partageaient leur liste de Noël en placent ce parfum entre une PlayStation, une paire de Nike et le dernier jeu FIFA.

Erreur n°4 : Ignorer les communautés d’intérêt et les comportements en ligne

Les communautés d’intérêt en ligne sont des groupes où les individus se réunissent autour de passions communes, de questions spécifiques ou de préoccupations partagées. Ces espaces, comme les forums, les groupes Facebook, Reddit, ou même des hashtags sur Twitter, regorgent d’insights précieux sur les comportements, préférences et besoins des audiences.

Les limites de cette approche :

  • Manque de pertinence : Les campagnes ignorent les véritables préoccupations et intérêts des cibles.
  • Opportunités manquées : Ces communautés peuvent révéler des niches ou des usages inattendus des produits.

Malheureusement, certains marketeurs négligent ces communautés et se privent ainsi de données comportementales riches. Ils restent enfermés dans une analyse traditionnelle ou se limitent à des données superficielles issues de questionnaires ou d’études de marché classiques. Une marque de sport pointue avec laquelle j’ai travaillé ciblait les clients qui achetaient principalement ses produits pour la pratique d’un sport en particulier (je ne peux malheureusement pas la citer). En plongeant dans des discussions Instagram et Reddit, et en analysant leurs centres d’intérêts communs, nous avons découvert que leur communauté utilisait ces articles comme accessoires de mode, dans un contexte lifestyle urbain. En ignorant cette réalité, ils passaient à côté d’une opportunité majeure de mieux positionner leurs produits.

Erreur n°5 : Négliger l’influence des médias et des contenus consommés par les audiences

Pour bien comprendre ses audiences, il est essentiel d’analyser les médias et contenus qu’elles consomment : blogs, réseaux sociaux, podcasts, chaînes YouTube, émissions de télévision, ou encore sites spécialisés. Ces sources d’information et de divertissement permettent d’apporter un angle supplémentaire à la compréhension des personas, en dévoilant des facettes parfois inattendues de leurs personnalités et centres d’intérêt.

Les limites de cette approche :

  • Manque de profondeur dans les personas : Ignorer ces données prive les personas d’un élément crucial, celui des références médiatiques qui influencent leurs opinions et leurs comportements.
  • Opportunités manquées : Ne pas identifier ces canaux revient à passer à côté de partenariats stratégiques qui pourraient apporter une visibilité massive auprès des cibles finales.

Je me souviens qu’une enseigne de restauration dépensait des sommes importantes dans la conquête de cibles familiales. En réalité, l’un de leurs profils les plus importants quantitativement passait une grande partie de son temps à consulter des sites de gaming et à regarder des émissions d’e-sport. Pourtant, ni le gaming ni l’e-sport ne faisaient partie des considérations initiales de la marque. Quelle belle opportunité à considérer !

La solution pour créer des personas à la fois inspirants et performants : les études d’Audience Insights 

Chez Digital Insighters, nous croyons que la compréhension précise et approfondie des audiences est la clé d’une stratégie marketing réussie. En nous appuyant sur l’exploration des communautés en ligne et l’analyse des données digitales, nous aidons nos clients à dépasser les approches traditionnelles pour construire des personas riches et nuancés. Ces personas intègrent non seulement des données socio-démographiques essentielles, mais aussi les centres d’intérêt, les comportements et les médias consommés par leurs cibles.

Contrairement aux méthodes basées sur des hypothèses ou des projections, notre approche repose sur des données réelles issues des comportements des internautes sur le digital : cela ne s’invente pas.

Mieux encore, les insights que nous révèlent les internautes et leurs comportements sont souvent de véritables pépites pour les créatifs. Leurs centres d’intérêt et habitudes, souvent inattendus et surprenants, offrent une matière idéale pour penser out-of-the-box et concevoir des campagnes innovantes et impactantes. Mais ces données ne se contentent pas d’inspirer la créativité : elles permettent aussi d’optimiser le targeting des campagnes pour garantir un ROI amélioré. Et ça, ça n’a pas de prix. Nous l’avons testé et approuvé avec succès auprès de nos clients, qui bénéficient d’une approche marketing à la fois précise, inspirante et rentable.

En identifiant ces opportunités au sein des données digitales, nous transformons la connaissance en action et offrons à nos clients des stratégies marketing connectées à la réalité et véritablement performantes.

Vous souhaitez en savoir plus sur comment utiliser la digital intelligence pour vous aider à comprendre vos cibles ? Contactez nous !

Les animaux de compagnie, nouvelle opportunité pour les marques

Les animaux de compagnie, nouvelle opportunité pour les marques

L’attachement et la considération que nous portons à nos animaux de compagnie se renforcent et s’étendent à tout type d’espèce. Cette tendance de fond grandit et ouvre les portes à de nouvelles opportunités pour les marques (toutes industries confondues). Elle nous amène à repenser la position des marques et de leur industrie. Un positionnement plus holistique, au sein du parcours de vie global des consommateurs, plutôt que restreint au parcours client unique à la marque. Un terrain d’innovation fertile nourrissant la création de produits et services ou votre stratégie marketing.

Les animaux : membres à part entière de la famille

En effet, nos compagnons ne devraient plus être considérés de façon singulière, mais de manière holistique. Ils font partie intégrante de la famille humaine et sont pris en compte dans tous les moments de vie.

Chiffres clés : une tendance mondiale

Notre étude retrace les moments clés de l’évolution de notre rapport aux animaux domestiques. Elle s’intéresse aussi à la transformation des modes de vies qui découle de cette évolution. Nous avons notamment regardé les chiffres pour les États-Unis et la France. Plus de 50% des Américains et des Français possèdent un animal et que plus de 80% des propriétaires d’animaux les considèrent comme un membre de la famille. Ce changement de paradigme amène une croissance des dépenses liées à nos poilus, et ce dans des domaines parfois inattendus tels que la mode, le sport ou encore les poussettes et la littérature.

Études de cas : des marques qui ont su s’adapter

Nous nous penchons sur plusieurs cas d’école, tels que : Décathlon, Zara, Hermès ou Bark Air (et plusieurs autres). Nous présentons la façon dont ces marques ont intégré les animaux de compagnie au sein de leurs stratégies. Elles en ont fait une nouvelle brique de leur offre de produits et services en les intégrant de façon homogène à leur parcours client. Mais surtout, elles sont sorties d’une vision en tunnel du parcours client, pour s’intégrer au parcours de vie de leurs consommateurs.

L’étude revient également sur le phénomène d’influence que représentent les animaux et leurs humains d’attachement et les opportunités qui en découlent.

Lapin avec un harnais

L’émergence des lapins : le prochain boom ?

Pour finir, nous décryptons le nouvel engouement autour des lapins, qui pourraient faire l’objet d’une croissance similaire observée chez les chats et les chiens.

Une tendance émergeante : une opportunité marketing

Pour en savoir plus sur cette tendance et déterminer si votre marque peut en bénéficier, téléchargez notre Trend book ➡️ Les animaux de compagnie : nouvelles muses marketing ?

Comment la fake news de Vincent Flibustier sur CrowdStrike est devenue virale ?

Comment la fake news de Vincent Flibustier sur CrowdStrike est devenue virale ?

Le 19 juillet 2024, une mise à jour défectueuse du logiciel de sécurité de CrowdStrike a provoqué le crash de 8,5 millions d’ordinateurs sous Windows. Cela a entraîné la plus grande panne informatique de l’histoire. Cette coupure a touché divers secteurs à l’échelle mondiale, perturbant surtout les compagnies aériennes, les banques, les hôpitaux et les services gouvernementaux. Le préjudice financier est estimé à au moins 10 milliards de dollars.

D’après Cirium, qui se présente comme « la source la plus fiable au monde en matière d’analyse aéronautique », 5 078 vols, soit 4,6 % des vols programmés ce jour-là, ont été annulés à l’échelle mondiale.

 

Mais c’était quoi le bug en fait ?

Rapidement, sans rentrer dans les détails trop techniques, la mise à jour de CrowdStrike a entraîné l’entrée des ordinateurs dans une boucle de redémarrage. L’erreur a été identifiée en quelques heures et un correctif a été déployé, mais celui-ci est assez complexe à réaliser pour une personne dont ce n’est pas le métier.

Un utilisateur Windows subissant le problème CrowdStrike

Un sentiment de panique généralisé

Tout cela a engendré un climat de panique en ligne, avec des entreprises et des employés incapables d’accéder à leurs outils de travail. A titre de comparaison en seulement 24 heures, on a compté 2,3 millions de conversations, soit un peu moins que le nombre de discussions qu’il y a eu en une semaine autour des JO de Paris 2024, qui s’élève à 2,8 millions.

Mentions CrowdStrike & Paris 2024

Dans ce contexte, Vincent Flibustier tweete une fake news ajoutant au chaos

L’absence de communication claire a exacerbé les tensions, ajoutant à la confusion générale et à la sensation de chaos numérique. Et c’est sur cette situation que Vincent Flibustier, formateur en citoyenneté numérique et spécialiste en « fake news », a réussi à surfer. Avec son photo montage, il a fait croire que c’était son premier jour chez CrowdStrike et qu’il venait de faire une mise à jour avant de prendre son après-midi.

Sur X, les internautes ont spéculé sur les causes de ce bug

Dans ce climat de panique totale, mêlant manque d’information, tension et blague, sa fake news s’est propagée rapidement sur X, notamment auprès des internautes peu suivis / non influenceurs. Seuls deux comptes avec plus d’abonnés qui lui (300K et 200K) ont relayé son post, ce qui ne peut justifier à lui seul l’ampleur de l’écho en ligne.

Lui-même donne plusieurs raisons expliquant pourquoi cela a fonctionné :

  1. Aucun coupable n’a encore été désigné.
  2. Le coupable apparent est perçu comme « idiot ».
  3. Les gens ont besoin d’informations inédites.
  4. La fake news est écrite en anglais pour une plus large diffusion, et surtout c’est une communauté qui ne sait pas qui il est.
  5. Détournement de l’attention avec les doigts de nain, ce qui fait qu’on se concentre moins sur le mauvais déroutage.
  6. Le biais de confirmation : « L’information me plaît, elle est donc vraie ».
  7. La fake news est poussée par une communauté qui sait que c’est une blague.

Et c’est certainement le fait d’avoir communiqué en anglais qui a contribué à faire de cette publication un véritable buzz. En effet, les mentions émises depuis les États-Unis représentent plus de la moitié des conversations sur le sujet, suivis par les mentions émises depuis la Turquie et le Japon.

Part des mentions sur CrowdStrike
Part des mentions sur la publciation de Vincent Flibustier

On retrouve une audience similaire chez les internautes ayant relayé le tweet de Vincent Flibustier par citations ou retweet. Près de la moitié proviennent des États-Unis, suivis du Japon, puis de la France, sa communauté.

Quid de la réaction de CrowdStrike ?

À la suite de cet évènement, l’entreprise a cherché à être la plus transparente possible sur ce qui est arrivé en publiant un long rapport détaillant ce qui a mal tourné et pourquoi. Elle s’est engagée à améliorer ses méthodes de test pour éviter de futures erreurs et offre. Ce rapport est mis en avant en haut de leur site, accompagné d’un message d’excuse du CEO de CrowdStrike, George Kurtz.

En revanche, il n’est pas certain qu’il ait été judicieux de mettre en avant les bons d’achat de 10 dollars de crédits Uber Eats offerts aux employés pour le « travail supplémentaire » fourni pour aider les clients de CrowdStrike. D’autant plus que certains de ces bons d’achat étaient invalides…

La gestion de crise de CrowdStrike souligne l’importance de la réactivité en ligne. C’est ainsi que chez Digital Insighters nous décryptons les événements marquants, en remontant les origines de l’événement en ligne pour mieux en comprendre les mécaniques, afin de pouvoir réagir en adéquation.

Quand le streaming devient un outil de communication pour les politiques français

Quand le streaming devient un outil de communication pour les politiques français

Lancé en juin 2023 par le streamer Medja, le « DVM Show » sur Twitch a connu un succès croissant. Le DVM Show est une émission consacrée au rap et aux cultures urbaines, à l’image de Planète rap sur Skyrock. On a pu y voir des artistes comme Aya Nakamura, Kery James, Rohff, Hamza, Kaaris, Zola, ou Koba LaD. Le 12 février dernier, c’est Rachida Dati, fraichement nommée Ministre de la Culture, qui est l’invitée surprise du stream du jour, aux côtés de Tayc et Dadju, dans le studio d’Aulnay-sous-Bois.

Rachida Dati n’a pas caché son enthousiasme à participer à l’émission qui « valorise la culture populaire, une culture qui parle à toute une génération ».

La ministre en a profité pour inviter l’équipe du DVM show pour « venir faire un DVM » au sein du Ministère de la Culture « vous venez avec vos manettes« . L’invitation est lancée, elle ajoute « un ministère de la culture sans bruit, ce n’est pas un ministère de la culture« . Affaire à suivre donc.

 La chaîne Twitch DVM Medja compte 344K followers. Le stream du 12 janvier, qui a duré plus de 2h, a réuni un pic de 36K spectateurs.

Nous l’avions déjà constaté lors des Présidentielles 2022, Twitch est une plateforme hébergeant des contenus qui touchent un public de plus en plus large. On y voit ainsi de plus en plus de personnalités de la sphère politique y faire des apparitions. Les créateurs de contenu sur Twitch proposent des contenus novateurs et différenciants, qui les rend de plus en plus attractifs pour les directions de la communication. 

Pic de spectateurs

KINGS LEAGUE, quand la culture Internet crée un nouveau sport… ça cartonne

KINGS LEAGUE, quand la culture Internet crée un nouveau sport… ça cartonne

Dimanche 26 mars, 92 522 personnes avaient pris d’assaut le Camp Nou, le stade du FC Barcelone, pour assister à la finale de la Kings League, tournoi qui mêle du football et des mécaniques de jeu vidéo. Ils étaient 2.1 millions à suivre la finale en direct sur les différentes plateformes de streaming comme Twitch, YouTube et TikTok qui diffusent les matchs gratuitement. Bien qu’elle n’en soit qu’à sa première saison, la Kings League a suscité un engouement considérable.

Lancée officiellement en novembre 2022 par la société d’investissement Kosmos, dirigée par l’ancien footballeur Gerard Piqué, cette compétition de football revisitée, comporte des règles insolites et fantaisistes qui ont été conçues avec l’aide des internautes. Notamment comme l’introduction de cartes secrètes qui sont tirées au sort avant chaque match et qui peuvent modifier les règles pendant une brève période. Par exemple : un but en vaut deux pendant une minute ou encore ou encore le gardien ne peut pas utiliser ses mains durant une minute.

Comment la Kings League est devenue un phénomène ?

Nous avons comparé la compétition à d’autres événements sportifs et esportifs majeurs de la région, tels que la Ligue des Champions, la Liga (en Espagne uniquement) et la plus grande ligue esports européenne, la LEC, il apparaît clairement que la Kings League arrive à se démarquer de ces compétitions.

La compétition qui a lieu tous les dimanches entre directement en concurrence avec la LEC, qui est diffusée sur Twitch et YouTube et dont l’un des présidents, Ibai, deuxième plus grand streamer hispanophone avec 13 millions d’abonnés sur Twitch, possède une équipe esportive en LEC, KOI.

Bien que la Kings League soit moins discutée que la Liga, l’engagement par auteur est plus élevé, attestant d’un réel engouement autour de cette nouvelle compétition.

La Kings League doit cette popularité non seulement à son caractère innovant, mais aussi grâce aux différents acteurs qui ont participé à sa création, notamment via les 12 présidents d’équipe. Ces présidents de clubs sont des personnalités reconnues dans le monde que ce soit par le biais d’Internet, du football ou de la presse. Leur présence contribue à promouvoir la crédibilité de la compétition tout en leur assurant une forte couverture sur les principaux réseaux sociaux.

On peut diviser les présidents en 5 catégories :

    1. Les streamers Twitch : comma Ibai ou TheGrefg (12.9 M & 11.3 M abonnés)
    2. Les streamers YouTube : DJ Mario ou xBuyer  (8.7 M & 5.5 M abonnés)
    3. Les TikTokers : Juansguarnizo ou Adri Contreras (11.7 M & 4 M abonnés)
    4. Les anciens footballers qui sont de véritables stars : Kun Aguero et Iker Casillas (29M & 19M abonnés sur Instagram)
    5. Un journaliste sportif : Gerard Romero (1M d’abonnés sur Twitter)

De ce fait, les pre-shows ou les pauses entre les matches animés par les présidents d’équipes et Gerard Piqué ont permis d’accroître l’enthousiasme autour de l’événement qui ne se résumait plus seulement en une compétition de football. L’exemple le plus marquant fait suite aux paroles de la chanson de Shakira à l’égard de Piqué « tu as échangé ta Rolex contre une Casio ». À la suite de cela, Piqué a offert une montre à tous les présidents et a annoncé en live un partenariat entre la Kings League et Casio (qui n’a jamais été signé) générant le pic de conversions autour de la compétition, surpassant même le jour de la finale.

Une compétition qui dépasse les frontières espagnoles.

 

La compétition ne concerne pas seulement les Espagnols, mais l’ensemble du monde hispanophone, comme le montre le graphique ci-dessous qui situe tous les auteurs qui ont pris la parole sur les réseaux sociaux à propos de la Kings League. Seulement un peu plus d’un tiers des auteurs sont espagnols, avec une représentation significative des autres pays d’Amérique hispanophone.

En effet la Kings League a l’avantage d’avoir des présidents d’équipe espagnols qui sont déjà populaires dans le monde hispanique. De plus, trois d’entre eux sont originaires de ce continent : Kun Aguero (Argentine), Juan Guarnizo (Colombie) et Samantha Rivera (Mexique).

À cela s’ajoutent les « super invités », des personnalités extérieures qui peuvent être appelées par n’importe quelle équipe pour un match. Deux figures emblématiques du monde latino-américain y ont participé : le Brésilien Ronaldinho et le Mexicain Javier Hernandez, plus connu sous le nom de Chicharito.

Une audience pour le moment majoritairement masculine.

Néanmoins, en raison des profils des présidents et des invités (une seule femme est présidente), la composition de l’audience est fortement masculine (78% contre 22% pour les femmes). Les acteurs de la compétition ont compris qu’ils pouvaient élargir leur audience, et la Queens League Oysho est déjà en route et commencera le 6 mai.

Répartition par sexe de l’audience de la Kings League 

Les sponsors tirent profit de l’événement et de leur relation avec les présidents via leurs équipes esports.

Parmi les sponsors qui ont saisi l’occasion de participer cette nouvelle compétition y figurent Infojobs, Simyo, Grefusa, CUPRA, Xiaomi, Spotify et McDonald’s. Certains ont bien été intégrés à l’événement, c’est le cas de McDonald’s qui fait la promotion de son service de livraison au moment de l’engagement (après un décompte de 30 secondes chacune des équipes doit s’empresser de récupérer le ballon au centre) créant ainsi un moment excitant sur lequel McDonald’s a su capitaliser. Il est également intéressant de noter que la moitié de ces équipes sponsorise également des équipes esportives espagnoles appartenant aux présidents d’équipe.

Un autre sponsor gravitant autour de l’événement principal a attiré notre attention, il s’agit de Marca. Le quotidien le plus lu d’Espagne est le sponsor de la Fantasy League de la Kings League, offrant ainsi aux fans la possibilité de s’impliquer davantage dans la compétition, avec un jeu en ligne. L’aspect unique de cette Fantasy League est qu’elle est extrêmement gamifiée, permettant aux utilisateurs d’échanger, de vendre et d’acheter des joueurs dont la valeur fluctue en fonction de leurs performances lors des matchs et chaque joueur dispose de ses propres caractéristiques, comme cela pourrait être le cas sur FIFA

Finalement, qu’en disent les internautes ?

On peut distinguer les internautes hispaniques des internautes internationaux non hispaniques. Les internautes hispaniques ont tendance à souligner l’aspect ultra-innovant de la compétition, certains la considérant comme l’avenir du football, tandis que d’autres en profitent pour critiquer la gestion du président de la Liga, Javier Tebas. Les utilisateurs internationaux ignorent souvent l’existence de la Kings League et sont agréablement surpris lorsqu’ils la découvrent. Bien qu’ils apprécient l’initiative innovante, ils ont tendance à être plus prudents quant à la possibilité qu’elle remplace le football traditionnel.

I follow the king league and believe me, is sooo much dynamic and faster than « normal futbol » and with very good players. The final 4 game will be next week in the Camp Nou with 90K people with ticktes all ready. This is the future of futbol for new generation.

Ça ne remplacera pas le foot conventionnel, mais ça peut être marrant.

Very interesting. I didn’t know I lived under a rock too.

En conclusion, on assiste à la création d’une nouvelle discipline sportive ultra-innovante et populaire.

En quelques mois, Gerard Piqué a réussi à créer une compétition dynamique et interactive qui fusionne les mondes des jeux vidéo et du football, avec l’implication de figures des deux domaines, renforçant ainsi la légitimité de l’événement. La compétition se développe très vite car en plus de la Queen League, la Kings League va déjà s’exporter. Une Kings League Brésil est sur le point d’être lancée, avec Neymar comme président de l’une des équipes.