Luxe, dupes & désinformation : le Luxe confronté à la viralité

Luxe, dupes & désinformation : le Luxe confronté à la viralité

Et si, en 2025, la notion de Luxe ne se résumait plus au savoir-faire, à l’excellence, au statut, à l’innovation et à la rareté, mais révélait les prémices d’une redéfinition profonde ? Sur TikTok, les dupes ne se cachent plus. Ils s’assument, se comparent, se partagent. Une vague de contenus en provenance de fabricants chinois agit comme un catalyseur. Ces vidéos, massivement relayées, interpellent une audience mondiale désormais sensible à la transparence, à l’accessibilité et à la valeur d’usage, quitte à reléguer l’exclusivité au second plan. Le sac à 200 € devient alors le symbole d’un arbitrage éclairé. L’imitation ? Un choix assumé, parfois même revendiqué. 

Le Luxe à l’épreuve de la désinformation virale ?

Longtemps associé à un artisanat d’exception et à une production localisée, principalement en Europe, le secteur du luxe se retrouve aujourd’hui confronté à de nouvelles zones d’ombre, attisées par la viralité des contenus circulant sur les réseaux sociaux.

Sur TikTok, plusieurs fabricants basés en Chine affirment être à l’origine d’une part significative des sacs commercialisés par des Maisons emblématiques telles qu’Hermès, Louis Vuitton ou Gucci. Et ce, malgré la présence d’étiquettes indiquant « Made in Italy » ou « Made in France ». D’autres marques mondiales comme Nike ou Lululemon sont également mentionnées, mais c’est bien le luxe qui cristallise l’attention.  L’un de ces créateurs avance par exemple un coût de fabrication estimé à 1 400 dollars pour un sac Hermès Birkin, vendu près de 20 000 dollars en boutique. Selon lui, « 90 % du prix payé est pour le logo ».

Ce phénomène dépasse le cadre anecdotique des contenus viraux. Il s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par les rivalités commerciales croissantes entre la Chine et les États-Unis. En janvier dernier, Donald Trump annonçait ainsi son intention d’imposer une surtaxe de 145 % sur les produits importés de Chine.

Dans ce climat, plusieurs fabricants chinois investissent massivement les plateformes sociales. Leur stratégie : valoriser leur savoir-faire, dévoiler les coulisses de leurs ateliers et offrir un accès direct à leurs créations.

TikTok, DHgate ou encore AliExpress deviennent ainsi des vitrines commerciales et stratégiques, façonnant de nouvelles dynamiques de consommation. En quelques jours, DHgate s’est hissée au rang de deuxième application la plus téléchargée sur l’App Store américain, portée par une promesse claire : proposer des produits au design soigné, à des prix imbattables, en contournant les circuits traditionnels du luxe.

résultats TikTok sur #chinamanufacturer

likes sur le post le plus engagement #ChinaManufacturer

engagements sur les posts mentionnant "china manufacturer" hors TikTok

Luca Solca, analyste chez Bernstein, observe dans The Business of Fashion que la prolifération récente de contenus sur ce sujet « ressemble à une offensive orchestrée ». Ces vidéos, souvent supprimées puis repostées via de nouveaux comptes, circulent massivement sur TikTok, alimentant une mécanique virale difficile à enrayer.

Derrière cette vague de publications, l’intention des fabricants semble claire : séduire une clientèle internationale. Pour y parvenir, ils rendent leurs produits visibles, accessibles et attractifs. L’usage de l’anglais, les prix affichés en dollars, et le recours à des formats courts, engageants et viraux renforcent cette orientation. Tout laisse penser qu’ils ciblent prioritairement un public nord-américain. Cette stratégie s’inscrit aussi dans une logique de contournement : elle vise à capter des capitaux par des circuits de distribution alternatifs, en réponse aux menaces de surtaxes américaines annoncées par Donald Trump.

Mais au-delà de ces objectifs commerciaux, l’impact est plus large. Cette exposition répétée contribue, sciemment ou non, à redéfinir la perception du luxe. En valorisant des articles fabriqués avec un savoir-faire proche de celui des grandes Maisons, mais proposés à des prix bien inférieurs et dépourvus de logos, ces acteurs créent un espace de consommation parallèle.

À l’image des « fake markets » de Shanghai, ce marché est désormais numérique. Il capte l’attention, brouille les repères traditionnels et redistribue les codes de la valeur perçue. La frontière entre original et équivalent, entre prestige et accessibilité, devient plus floue que jamais.

Face à cela, quelles postures adoptent les Maisons de Luxe ?

À l’heure où certaines vidéos virales suscitent des interrogations sur l’origine réelle des produits de Luxe, la plupart des grandes Maisons ont choisi de ne pas réagir publiquement. Si certains spécialistes considèrent ces contenus comme relevant de la désinformation, rares sont les prises de parole officielles à ce sujet. Hermès fait figure d’exception en affirmant sur son site que l’ensemble de sa production est réalisée en France, une information relayée par le New York Times.

Selon The Business of Fashion, plusieurs groupes du secteur auraient partagé en interne une note visant à sensibiliser à la désinformation et à la lutte contre les contrefaçons. Cette démarche reste cependant confidentielle, aucun communiqué public n’étant venu l’accompagner. Sollicitées sur ce sujet, des Maisons telles qu’Hermès, Chanel, LVMH ou Kering n’ont pas souhaité faire de commentaire.

Cette discrétion peut s’expliquer par un environnement réglementaire particulièrement technique. Il est par exemple légal d’apposer la mention « Made in Italy » dès lors qu’environ 45 pour cent des coûts de production sont associés à l’Italie. Ce calcul inclut des éléments indirects, même si certaines étapes majeures, comme l’assemblage, sont réalisées ailleurs. Une subtilité de plus en plus connue du public, qui vient relativiser l’idée d’une fabrication exclusivement européenne.

Entre perception des audiences et expérience client : l’émergence d’une dissonance ? 

Malgré l’ampleur du phénomène, l’absence de réaction publique des Maisons n’a pas suscité de critiques virulentes sur les réseaux sociaux. Si les premières vidéos virales dénonçant les conditions de fabrication des produits de luxe ont provoqué une vague d’indignation, les réactions du public ont depuis évolué. Le débat s’est déplacé vers des échanges plus nuancés.

Sur TikTok et d’autres plateformes, la stupeur initiale a fait place à un mélange de curiosité, d’étonnement, d’interrogations, de vérifications et parfois à un sentiment de trahison. Très vite, la conversation a changé de ton. Tutoriels, bonnes affaires, liens vers des sites de revente, vidéos de déballage ou comparaisons entre pièces iconiques et modèles sans marque se sont multipliés. Ce nouveau récit traduit une recherche active de solutions pour accéder à l’esthétique du luxe à moindre coût.

Si ce mouvement ne semble pas remettre en cause la fidélité des audiences les plus engagées, il installe une forme de distance, parfois teintée de défiance. Notamment chez les jeunes générations. Entre désir de transparence, esprit critique et volonté d’émancipation face à un système perçu comme opaque, beaucoup explorent d’autres voies. Les dupes, ces pièces sans logo mais de plus en plus proches des modèles originaux, s’imposent comme des alternatives assumées. Et après achat, les retours d’expérience sont globalement positifs de la part des audiences. Ces objets ne sont plus perçus comme de simples copies, mais comme des produits valorisés pour leur qualité perçue et leur accessibilité.

Cependant, les clients habitués des Maisons de Luxe notent un écart réel entre la copie et l’original.

Dans ce climat de questionnement, la clientèle du luxe fait preuve de discernement. Certains ont pu s’interroger en découvrant des vidéos mettant en scène des fabrications de haute qualité. Pourtant, ils identifient rapidement les dissonances. En confrontant les contenus circulant sur TikTok à des sources fiables, comme le site d’Hermès, beaucoup relèvent les imprécisions. Ils pointent la montée de la mésinformation, et s’attachent à comprendre le sens réel de certains termes, tels que « primarily » ou « manufactured« , souvent mal interprétés ou volontairement détournés.

Les clients ne sont donc pas dupes.

Quand les créateurs de contenu s’en mêlent 

Plusieurs créateurs de contenu spécialisés dans la mode ont saisi l’occasion offerte par cette séquence médiatique pour rappeler une réalité souvent ignorée. Contrairement aux idées reçues, la fabrication en Chine ne peut être réduite à une simple notion de moindre qualité.

Au contraire, ils mettent en avant l’excellence de nombreux savoir-faire techniques présents sur le territoire. Ils soulignent l’existence d’unités de production performantes, rigoureusement organisées et soumises à des standards de contrôle parmi les plus stricts. Cette prise de parole contribue à nuancer les perceptions, en valorisant une expertise souvent invisibilisée dans les récits dominants sur le luxe.

Vu que tout le monde parle du made in China dans la mode comme s’il s’agissait d’une contrefaçon d’élégance, il serait temps de comprendre une chose. Ce n’est pas parce que c’est fait en Chine que c’est mauvais. Parfois c’est juste mieux fait que tout le reste. […] 

@MavEric

Au-delà de la polémique : vers une redéfinition culturelle du Luxe auprès des audiences ?

 

La récente controverse autour du « Made in China » ne peut être réduite à une remise en cause directe des grandes Maisons. Elle révèle plutôt une transformation progressive du regard que portent les audiences sur le luxe. Loin de provoquer une indignation durable, ces fausses révélations sur les coulisses de la fabrication ont ouvert un espace de réflexion. Pour certains, elles constituent même le point de départ d’une redéfinition contemporaine du luxe.

Pour une partie croissante des audiences, en particulier chez les jeunes générations, l’idée même du luxe se transforme. Elle ne se limite plus à un logo, à une provenance géographique ou à un récit institutionnalisé. Elle s’évalue désormais à travers la qualité perçue, la transparence des processus de fabrication, et la justesse perçue entre valeur d’usage et prix payé. Il s’agit d’une approche plus informée, où le sens accordé à l’objet compte autant que le prestige de la marque. Dans cette nouvelle grille de lecture, les « dupes » ne sont plus systématiquement considérées comme de simples copies trompeuses. Ils apparaissent parfois comme des alternatives pertinentes, cohérentes avec des attentes qui privilégient le pragmatisme et l’accessibilité.

Dans le même temps, la montée en puissance de la Chine dans les segments haut de gamme contribue à redessiner les repères traditionnels. Elle invite à dépasser l’opposition binaire entre excellence occidentale et production asiatique. Le luxe ne dépend plus uniquement d’une origine. Il repose sur l’attention portée à chaque étape de la fabrication, quel que soit le lieu.

Ce changement de regard ne remet pas en cause les fondements du luxe. Il les inscrit dans un récit renouvelé, façonné par des audiences sensibles à des narrations multiples : parfois véridiques, parfois perçus comme tels, parfois erronés. Dans ce paysage mouvant, les fondamentaux des grandes Maisons prennent une importance accrue. Ils permettent de démontrer la rigueur des savoir-faire, de construire des contre-récits crédibles, et de préserver l’intégrité de leur promesse.

 

Les utilisations ratées de mèmes par les marques en 2024

Les utilisations ratées de mèmes par les marques en 2024

La vie d’un mème commence souvent de manière spontanée et informelle. Ils naissent de l’imagination des internautes et sont liés à des moments de culture populaire sur Internet. Toutefois, lorsque les marques utilisent ces mèmes, ils subissent parfois une transformation qui leur fait perdre leur esprit initial. Ce passage de l’authenticité à une exploitation commerciale peut vite tourner au ridicule, donnant lieu à des mèmes dénaturés ou surutilisés jusqu’à en devenir insignifiants. Dans cet article nous explorons 3 exemples d’utilisations ratées de mèmes par les marques en 2024.

Un rapport différent à l’utilisation des mèmes par les entreprises en fonction des générations.

Avant tout, il est important de rappeler que les différences générationnelles influencent la perception de l’utilisation des mèmes par les entreprises.

L’étude de Morning Consult Pro rapporte que les Millennials se montrent généralement plus favorables à l’utilisation des mèmes par les marques, avec 44 % d’avis positifs contre seulement 22 % de négatifs. Tandis que la Génération Z affiche une opinion plus partagée sur le sujet. 42 % approuvent cet usage, mais près d’un tiers des répondants disent ne pas être à l’aise avec l’idée que des marques récupèrent des tendances.

Pourquoi ? Principalement parce qu’ils jugent ces démarches souvent inauthentiques ou mal exécutées, révélant une méconnaissance des codes propres aux communautés en ligne.

Utilisation de mème ratée n°1 : Warner Bros

En août 2024, le compte Warner Bros publie une image issue du film Dune 2, accompagné de l’intégration d’un mème populaire, le Stop Fighting Dog. Bien que ce mème ait connu un pic de popularité en juin 2024, son engouement s’était déjà atténué au moment de cette publication.

La réaction des internautes a été unanime. En effet, une avalanche de commentaires moqueurs visant Warner Bros, reprenant généralement ce mème pour fustiger la marque.

De nombreux internautes ont aussi critiqué ce choix de mème, soulignant qu’un personnage emblématique de leurs propres licences d’animation adopte une pose similaire.
Utiliser cette référence interne aurait semblé plus naturel et cohérent.

You OWN Smiling Friends. You can use the ACTUAL DNA egg gremlin. How did you botch this so badly when it was so EASY?

YOU. OWN. SMILING. FRIENDS!!!!!

im 99% sure they dont even know that this meme comes from a show they literally own

Utilisation de mème ratée n°2 : Spotify

En octobre 2024, le mème  « Position of the Day » apparait. Popularisé par la page « SexPositions.Club », il partage des positions sexuelles quotidiennes à essayer avec un partenaire. Ce format, largement détourné avec des variantes absurdes ou humoristiques, a été repris par Spotify.

Cependant, la réaction des internautes a été partagée. Si certains ont trouvé la reprise amusante, une partie plus vocale a critiqué la marque pour cet usage qui semble sortir de nulle part.
Ils estiment que la marque se réapproprie une tendance, en forçant le lien entre le mème et l’identité de la plateforme.

joke ruined

thats it you guys, a brand has come in. its game over

threw up

Utilisation de mème ratée n°3 : Disney+ France

L’exécution la plus maladroite de l’année pourrait être attribuée au compte Disney+ France dans sa tentative de surfer sur le mème I, Robot. Ce dernier exprime un visage sans aucune émotion, sans énergie, que l’on retrouve abondamment dans des édits sur X et TikTok.

Cependant, l’exécution est désastreuse. Disney, propriétaire du film I, Robot, a tenté de s’approprier maladroitement ce mème dans une démarche promotionnelle.  Ce qui a surtout choqué, c’est l’ajout d’une mention revendiquant la propriété de l’image, créant ainsi une rupture totale avec le ton informel et décalé du mème original. Au lieu de susciter l’amusement ou l’adhésion, cette tentative a renforcé la perception d’une entreprise distante et déconnectée des attentes des utilisateurs en ligne.

Au final, la publication de Disney a attiré l’attention des influenceurs et suscité de nombreuses réactions en ligne. Le post de Disney lui a été vue près de 7 millions de vues, mais n’a récolté que 755 likes…

En conclusion, que retenir de ces exemples d’utilisations de mème ratées de la part des marques ?

Les erreurs d’intégration de mèmes peuvent sérieusement affecter la perception des internautes. Bien qu’une grande partie d’entre eux attendent des marques qu’elles réagissent aux tendances, il est nécessaire d’agir avec discernement. Publier un mème pour sembler « à la page » ne suffit pas. Il faut comprendre le mème et qu’il intègre naturellement dans la stratégie de la marque. En outre, imiter les comportements des internautes sans comprendre les mèmes, entraînera un rejet et désintérêt, les poussant ainsi à se tourner vers de nouveaux mèmes.

Character.AI : Droit d’auteur et attentes des utilisateurs

Character.AI : Droit d’auteur et attentes des utilisateurs

L’essor des IA génératives pose de plus en plus de questions sur l’usage légal de données protégées par le droit d’auteur dans l’entraînement de ces modèles. Character.AI, fondée par Noam Shazeer et Daniel de Freitas, deux anciens ingénieurs en machine learning de Google, a été lancée en septembre 2022. Son concept ? Permettre aux utilisateurs d’interagir de manière créative avec des personnages d’IA, en particulier dans les domaines de la fanfiction et du jeu de rôle.

Depuis son lancement, Character.AI a connu une croissance fulgurante : plus de 20 millions d’utilisateurs et environ 169 millions de visites par mois en 2023, une progression dépassée uniquement par ChatGPT. Cette adoption rapide reflète une forte demande pour des expériences immersives de narration. Character.AI, en redéfinissant les interactions au sein des communautés en ligne, s’est affirmée comme une plateforme incontournable, en particulier auprès des 18-24 ans, grâce à des innovations et un engagement solide de ses utilisateurs.

Quand les jeux de rôle deviennent dangereux

Malgré la diversité des usages offerts par Character.AI — de la création littéraire au codage en passant par la traduction —, c’est l’accès à un large éventail de personnages protégés par des droits d’auteur et de figures fictives qui a propulsé sa popularité. Ces personnages, capables de se souvenir des conversations précédentes, ajoutaient une dimension immersive au jeu de rôle, captivant les utilisateurs.

Cependant, la plateforme a rapidement été confrontée à des défis majeurs. Parmi eux, des jeux de rôle romantiques explicites impliquant des mineurs et des questions de droits d’auteur. Ces préoccupations ont atteint un point critique avec l’affaire Sewell Setzer : un adolescent de 14 ans décédé, dont la mère a intenté un procès contre Character.AI, l’accusant de ne pas avoir mis en place des protections suffisantes pour les utilisateurs mineurs, qu’elle tient responsables de cette tragédie.

Le défi des droits d'auteur

Le procès a mis en lumière des préoccupations croissantes quant aux risques de dépendance émotionnelle aux personnages d’IA. Il a également soulevé des questions juridiques complexes autour de la propriété intellectuelle, car Character.AI propose des interactions avec des personnages protégés par des droits d’auteur sans autorisation des ayants droit.

Bien que le cadre légal reste incertain, Character.AI a pris des mesures préventives, notamment en limitant l’accès à certains personnages sous copyright et en supprimant certains profils de son système. Cependant, de nombreux personnages populaires restent accessibles. Par exemple, les bots de personnages emblématiques cumulent des millions d’interactions :

  • Boa Hancock de One Piece : 22,9 millions de chats.
  • Son Goku de Dragon Ball : 30,9 millions de chats.
  • Sasuke Uchiha de Naruto : 47,1 millions de chats.
  • Harry Potter : le bot le plus populaire atteint 50,6 millions de chats.
  • Mikasa Ackerman de Attack on Titan : 52,6 millions de chats.

Ces chiffres illustrent l’attachement émotionnel des utilisateurs à ces personnages, mais posent également la question : jusqu’où peut aller Character.AI dans l’utilisation de contenus sous copyright sans violer la législation ?

Utilisateurs pas si satisfaits

Le subreddit de Character.AI, qui rassemble aujourd’hui 1,7 million d’abonnés, témoigne de l’engagement intense de sa communauté. L’activité y est constante, et les utilisateurs expriment fréquemment leur frustration face à la suppression de certains personnages, particulièrement ceux protégés par des droits d’auteur. Pour beaucoup, ces personnages étaient l’attrait principal de la plateforme.

L’inquiétude va au-delà du simple mécontentement : la communauté espère désormais que Character.AI communiquera à l’avance sur les suppressions futures pour permettre aux utilisateurs de sauvegarder leurs conversations. Ces demandes soulignent l’attachement émotionnel fort des utilisateurs envers leurs interactions avec ces personnages d’IA, un aspect central pour le succès de la plateforme.

Entrer dans le futur

Character.AI évolue dans une zone grise, entre utilisation équitable et violation des droits d’auteur. Plusieurs poursuites ont déjà visé des développeurs pour l’utilisation d’images protégées lors de l’entraînement de modèles d’IA, ce qui laisse penser que les entreprises pourraient bientôt étendre leur surveillance aux données de sortie de ces outils. Pour garantir sa pérennité et sa conformité juridique, Character.AI devra répondre à ces enjeux au fil de son développement.

 

Vous souhaitez en savoir plus sur comment le grand public utilise l’IA et comment elle affecte les entreprises ? Contactez nous !

MMA, ce nouveau phénomène vu des réseaux sociaux

MMA, ce nouveau phénomène vu des réseaux sociaux

Depuis la légalisation du MMA en 2020 en France, le sport connaît une forte ascension s’imposant progressivement dans le paysage sportif. L’arrivée de ligues internationales majeures en est un signe fort : à l’image de l’UFC qui s’apprête à revenir dans la capitale pour la troisième année consécutive. L’intérêt visible sur les réseaux sociaux pour les combattants et les événements témoignent également de cet engouement. Mais la question se pose : comment est perçu le MMA en ligne ? Le MMA est-il une opportunité pour les marques ? 

À travers notre décryptage, explorons les différentes facettes de la perception du MMA en ligne, pour mieux appréhender la réputation de ce sport.

Le MMA, un engouement très visible en ligne

Vous avez sûrement entendu parler du MMA ces derniers mois. Ce phénomène a fait parler de lui et bénéficie d’une couverture médiatique de plus en plus importante. Notre décryptage, basée sur l’analyse de plus de 4,9 millions de mentions, révèle comment le MMA se positionne aujourd’hui par rapport aux autres sports et dresse un bilan de sa perception en ligne.

Total des mentions analysées sur le MMA (1 an)

Une image globalement favorable, particulièrement dans les médias

Des médias nationaux aux médias sportifs, les articles autour de ce nouveau phénomène ont été nombreux. Lorsqu’il traite du MMA, les médias le font de façon largement favorable : 92% des articles abordent le MMA favorablement contre 8% défavorablement.

Ils ont participé à introduire le MMA auprès du grand public. Aujourd’hui, ils font plus que ça en relayant les différentes actualités autour des combats, au point de nourrir notamment le storytelling des confrontations.

 

Pour découvrir la perception des réseaux sociaux, c’est par ici

Le clic fatidique : Quand les internautes questionnent le pouvoir pris par les influenceurs

Le clic fatidique : Quand les internautes questionnent le pouvoir pris par les influenceurs

Comment, à partir d’une reprise de musique sur TikTok, une révolte s’est-elle créée ? En quoi, par le seul pouvoir d’une vidéo, un boycott massif s’est-il lancé ? Nous allons décortiquer cette situation ensemble afin de mieux comprendre comment un mouvement anti-célébrités / anti-influenceurs est né et comment les audiences peuvent reprendre le pouvoir en se mobilisant. 

Le commencement du #blockcelebrities

Le 6 mai dernier s’est tenu le Met Gala, un événement prestigieux du monde de la mode. Toutefois, cette année, la cérémonie a engendré de nombreuses polémiques. En effet, des critiques ont visé la vie « décadente et excentrique » des célébrités, en contraste avec le contexte conflictuel actuel dans plusieurs régions du monde. Cependant, ce qui a vraiment enflammé les réseaux sociaux fut une vidéo TikTok de Haley Kalil, créatrice de contenu mode et lifestyle ,connue sous le pseudonyme de Haley Baylee. Dans cette vidéo, prise à l’avant-première du Met Gala, elle porte une robe très excentrique et reprend une musique avec la phrase « Let them eat cake », attribuée à tort à Marie-Antoinette.

Cette vidéo suscite de nombreux questionnements sur le rôle croissant des célébrités et des influenceurs sur nos vies. En effet, la célébrité et l’influence ne sont possibles que par la présence et l’engagement de ses fans et de ses audiences. Que seraient ces influenceurs sans notre participation active ?

La mise en place de la "Digitine"

Suite à cette vidéo de Haley Kalil, plusieurs personnes se sont indignées et ont appelé au boycott. Parmi ces voix, la créatrice de contenu « Lady From the Outside » a publié une vidéo sur TikTok : elle y dénonce l’ignorance et le mépris des célébrités / influenceurs face au conflit israélo-palestinien. Elle leur reproche de ne pas utiliser leur notoriété pour parler des situations critiques à Gaza ou à Rafah. Pourtant, ils accumulent des millions de vues et gagnent de l’argent grâce à leurs abonnés. Dans sa vidéo, Lady From the Outside appelle alors à une « Guillotine Digitale » ou « Digitine ». Elle vise à bloquer les influenceurs qui n’ont pas pris position sur le conflit israélo-palestinien. En le faisant, les abonnés privent ces créateurs de la monétisation de leurs réseaux sociaux.

Dans ce mouvement de révolte, un internaute lance un compte TikTok « Blockout2024 » et avec, le mouvement du même nom. Ce dernier consiste à bloquer les célébrités qui n’utilisent pas leur visibilité pour des causes justes. Il publie quotidiennement des listes de célébrités à bloquer. Plusieurs célébrités très connues ont été ciblés, notamment Kim Kardashian, Selena Gomez et Dwayne « The Rock » Johnson.

En France, le mouvement n’est pas en reste. Sur Instagram, un compte nommé « Blockout2024_France » publie des listes de personnalités publiques à boycotter. Des stars, YouTubeurs, personnalités de télé-réalité et même des footballeurs français sont visés pour leur silence sur la situation à Gaza ou pour leurs collaborations commerciales avec des marques soutenant Israël. Par exemple, le YouTubeur Mister V a été vivement critiqué pour sa collaboration avec KFC.

Publications TikTok avec le #Blockout2024

Audience et relayage du blockout par les réseaux sociaux et la tranmission d'informations par internet haine suite au tiktok let them eat cake

La puissance de l’audience

Cette escalade soulève une question : comment une simple reprise d’une réplique d’un film de 2008 a-t-elle pu déclencher une telle chasse aux sorcières numérique ? La musique utilisée dans le TikTok, « Let’s them eat cake » était déjà populaire et souvent reprise sur la plateforme : plus de 118.7K vidéos issues de cette musique ont été publiées. Mais la reprise de Haley Kalil a rappelé aux internautes le film « Hunger Games »: sous les vidéos du Met Gala, de nombreux internautes ont commenté « from District 12 » soulignant ainsi le fossé entre le statut social des célébrités et celui du reste du monde.

Le mouvement a également pris de l’ampleur grâce à d’autres créateurs de contenu sur les réseaux sociaux. D’après Brooke Erin Duffy, professeur de communication à l’Université Cornell, un mouvement comme « Blockout2024 » montre à quel point de nombreux internautes peuvent travailler ensemble pour influencer la visibilité d’une personnalité publique. « Même si les boycotts menés par les consommateurs ne sont en aucun cas sans précédent, cette dernière itération met en valeur le pouvoir des internautes de redistribuer, voire d’utiliser comme arme, les systèmes des plateformes » dit-elle.

Des tensions croissantes entre les célébrités et les audiences, illustrant le pouvoir pris par les internautes

La controverse autour de la vidéo de Haley Kalil et le mouvement « Blockout2024 » révèlent des tensions croissantes entre le monde des célébrités et la réalité vécue par le grand public. Cet événement montre à quel point les actions et les paroles des influenceurs peuvent provoquer des réactions massives et des mouvements de boycott en ligne. Il souligne également la question de la responsabilité des célébrités et des influenceurs à utiliser leur plateforme pour aborder ou non des questions sociales et politiques importantes. Même le silence est perçu comme une action.

Enfin, cette situation illustre le pouvoir de mobilisation des utilisateurs des réseaux sociaux. Leurs engagements et désengagements peuvent redéfinir les dynamiques de visibilité et d’influence. Le pouvoir des clics et des likes, loin d’être anodin, joue un rôle crucial. Il met en lumière ou marginalise des voix et des causes diverses, définissant ainsi les contours de la célébrité à l’ère numérique.

Dans un tel contexte, la place des marques aux côtés des influenceurs star, visés par un tel boycott pour manque de prise de position sur des causes nobles, soulève des questions.

Quelles problématiques cela pose pour les partenariats de marque ?

Chez Digital Insighters, nous accompagnons nos clients dans la construction de leur stratégie d’influence, et sommes convaincus qu’elle doit être en ligne à la fois avec vos missions et valeurs de marque, et doit adresser la bonne cible.

  • Cela passe d’abord par la compréhension des parties prenantes et celles parfois de situation sensible comme pour le cas Bella Hadid et Dior ou ici avec le Blockout.
  • Les influenceurs doivent avoir des prises de position cohérentes avec vos valeurs de marque, et une ligne éditoriale qui reflète cela : nous évaluons les contenus qu’il publie et investiguons ses prises de position politiques, écologiques, caritatives… grâce à un Audit ESG (Environmental/Social/Governance).
  • S’adresser à l’audience que vous recherchez à travers les créateurs de contenu : nous pouvons identifier les créateurs de contenu pertinents, suivis par vos audiences cibles grâce à l’Audience Intelligence.