Définir sa cible marketing et construire ses personas : les 5 erreurs à éviter

Définir sa cible marketing et construire ses personas : les 5 erreurs à éviter

Définir des personas efficaces est une étape cruciale pour réussir ses stratégies de communication. Pourtant, de nombreuses entreprises tombent dans des pièges courants qui limitent la précision, la créativité et l’impact de leurs actions marketing. Ces écueils, souvent liés à des méthodes traditionnelles dépassées, empêchent d’exploiter pleinement le potentiel des données digitales. Dans cet article, nous passons en revue les principales erreurs à éviter pour construire des personas performants et aligner vos campagnes sur les véritables attentes de vos audiences.

Erreur n°1 : Se limiter à un brainstorming pour construire ses personas

La méthode traditionnelle consiste souvent à organiser des ateliers en interne ou avec des agences créatives pour définir des personas à partir de suppositions ou d’intuitions.

Les limites de cette approche :

  • Personas trop vagues : Ils restent dans les généralités et n’apportent aucune valeur stratégique concrète.
  • Personas trop détaillés : Le surplus d’informations rend leur exploitation difficile pour les équipes.
  • Personas déconnectés : Sans validation sur le terrain, ces profils idéalisés ne reflètent pas la réalité des consommateurs.

En travaillant avec certaines marques, j’ai parfois vu des brainstormings accoucher de descriptions comme : « Marie, 32 ans, aime le yoga et achète des produits éco-responsables. » Ce type de persona, bien qu’élégant sur le papier, n’offre aucune véritable orientation stratégique.

Erreur n°2 : Limiter ses personas à des données socio-démographiques

De nombreux marketeurs s’appuient sur des informations comme l’âge, le sexe, le revenu ou le niveau d’études pour etayer leur personas. Certes, ces données sont faciles à collecter, mais elles ne suffisent pas à comprendre les motivations et comportements des audiences.

Les limites de cette approche :

  • Vision trop simpliste : Les données socio-démographiques ne capturent pas les motivations profondes ou les comportements spécifiques.
  • Campagnes peu efficaces : Les décisions d’achat dépendent davantage de valeurs, de modes de vie ou d’intérêts que de la seule tranche d’âge ou du revenu.

Il m’est arrivé de travailler pour une marque premium qui ciblait « les jeunes cadres urbains entre 25 et 35 ans ». En analysant le comportements en ligne de leurs audiences, nous avons découvert que leurs publics étaient bien plus variés, et les comparant avec les audiences de leurs concurrents directs, on avait identifié qu’ils avaient un intérêt beaucoup plus fort pour les animaux de compagnie et en particulier leurs chiens, que les audiences de leurs concurrents directs. C’est quelque chose que nous n’avions pas du tout imaginé dans la réflexion créative, et qui a permis de créer une connexion immédiate avec leurs audiences cibles, et leur différence sur le marché.

Erreur n°3 : Idéaliser sa cible en confondant le positionnement de marque avec le profil de ses consommateurs

C’est une erreur fréquente : certaines marques confondent leur univers de marque avec celui de leurs acheteurs. Elles projettent leurs propres valeurs sur leurs cibles, créant des personas totalement déconnectés de la réalité.

Les limites de cette approche :

  • Déconnexion avec la réalité : Cette idéalisation empêche la marque de comprendre qui consomme réellement ses produits et pourquoi.
  • Stratégies marketing mal alignées : Les campagnes et messages s’adressent alors à une audience fictive, laissant de côté les véritables consommateurs.
  • Opportunités manquées : En ne ciblant pas les véritables acheteurs, la marque passe à côté d’occasions d’élargir son marché et d’optimiser ses performances.

Il m’est arrivé de travailler avec une marque de mode et de parfums, dont les valeurs étaient ancrées dans un style hype et pointu, décrire sa cible comme des personnes privilégiant le luxe et l’alternatif. Pourtant, une analyse des discussions en ligne m’a révélé (en mois de 10 minutes) un tout autre tableau : le produit phare de la marque, comme leur parfum, est en réalité plébiscité par une audience grand public, en l’occurrence il s’agissait d’internautes qui partageaient leur liste de Noël en placent ce parfum entre une PlayStation, une paire de Nike et le dernier jeu FIFA.

Erreur n°4 : Ignorer les communautés d’intérêt et les comportements en ligne

Les communautés d’intérêt en ligne sont des groupes où les individus se réunissent autour de passions communes, de questions spécifiques ou de préoccupations partagées. Ces espaces, comme les forums, les groupes Facebook, Reddit, ou même des hashtags sur Twitter, regorgent d’insights précieux sur les comportements, préférences et besoins des audiences.

Les limites de cette approche :

  • Manque de pertinence : Les campagnes ignorent les véritables préoccupations et intérêts des cibles.
  • Opportunités manquées : Ces communautés peuvent révéler des niches ou des usages inattendus des produits.

Malheureusement, certains marketeurs négligent ces communautés et se privent ainsi de données comportementales riches. Ils restent enfermés dans une analyse traditionnelle ou se limitent à des données superficielles issues de questionnaires ou d’études de marché classiques. Une marque de sport pointue avec laquelle j’ai travaillé ciblait les clients qui achetaient principalement ses produits pour la pratique d’un sport en particulier (je ne peux malheureusement pas la citer). En plongeant dans des discussions Instagram et Reddit, et en analysant leurs centres d’intérêts communs, nous avons découvert que leur communauté utilisait ces articles comme accessoires de mode, dans un contexte lifestyle urbain. En ignorant cette réalité, ils passaient à côté d’une opportunité majeure de mieux positionner leurs produits.

Erreur n°5 : Négliger l’influence des médias et des contenus consommés par les audiences

Pour bien comprendre ses audiences, il est essentiel d’analyser les médias et contenus qu’elles consomment : blogs, réseaux sociaux, podcasts, chaînes YouTube, émissions de télévision, ou encore sites spécialisés. Ces sources d’information et de divertissement permettent d’apporter un angle supplémentaire à la compréhension des personas, en dévoilant des facettes parfois inattendues de leurs personnalités et centres d’intérêt.

Les limites de cette approche :

  • Manque de profondeur dans les personas : Ignorer ces données prive les personas d’un élément crucial, celui des références médiatiques qui influencent leurs opinions et leurs comportements.
  • Opportunités manquées : Ne pas identifier ces canaux revient à passer à côté de partenariats stratégiques qui pourraient apporter une visibilité massive auprès des cibles finales.

Je me souviens qu’une enseigne de restauration dépensait des sommes importantes dans la conquête de cibles familiales. En réalité, l’un de leurs profils les plus importants quantitativement passait une grande partie de son temps à consulter des sites de gaming et à regarder des émissions d’e-sport. Pourtant, ni le gaming ni l’e-sport ne faisaient partie des considérations initiales de la marque. Quelle belle opportunité à considérer !

La solution pour créer des personas à la fois inspirants et performants : les études d’Audience Insights 

Chez Digital Insighters, nous croyons que la compréhension précise et approfondie des audiences est la clé d’une stratégie marketing réussie. En nous appuyant sur l’exploration des communautés en ligne et l’analyse des données digitales, nous aidons nos clients à dépasser les approches traditionnelles pour construire des personas riches et nuancés. Ces personas intègrent non seulement des données socio-démographiques essentielles, mais aussi les centres d’intérêt, les comportements et les médias consommés par leurs cibles.

Contrairement aux méthodes basées sur des hypothèses ou des projections, notre approche repose sur des données réelles issues des comportements des internautes sur le digital : cela ne s’invente pas.

Mieux encore, les insights que nous révèlent les internautes et leurs comportements sont souvent de véritables pépites pour les créatifs. Leurs centres d’intérêt et habitudes, souvent inattendus et surprenants, offrent une matière idéale pour penser out-of-the-box et concevoir des campagnes innovantes et impactantes. Mais ces données ne se contentent pas d’inspirer la créativité : elles permettent aussi d’optimiser le targeting des campagnes pour garantir un ROI amélioré. Et ça, ça n’a pas de prix. Nous l’avons testé et approuvé avec succès auprès de nos clients, qui bénéficient d’une approche marketing à la fois précise, inspirante et rentable.

En identifiant ces opportunités au sein des données digitales, nous transformons la connaissance en action et offrons à nos clients des stratégies marketing connectées à la réalité et véritablement performantes.

Vous souhaitez en savoir plus sur comment utiliser la digital intelligence pour vous aider à comprendre vos cibles ? Contactez nous !

L’importance des signaux faibles dans vos stratégies de Social Listening. Illustration avec la dernière campagne Calvin Klein.

L’importance des signaux faibles dans vos stratégies de Social Listening. Illustration avec la dernière campagne Calvin Klein.

Soutenir les minorités au-delà de leur représentation, la dernière campagne Calvin Klein, pour la fête des Mères, voit les premiers signaux faibles autour de demandes d’implication plus concrètes pour la communauté LGBT +.

Le 12 mai  dernier, Calvin Klein  publie  sur  Instagram  sa  nouvelle  campagne avec  pour  objectif  de  célébrer  les  mères et les familles, sous toutes leurs formes. Il s’agissait en l’occurrence d’un post avec plusieurs photos représentant différentes mères. La quatrième photo est un portrait de @roberto_bete, homme transgenre enceint et sa partenaire @erikafeeh.

Cette campagne inclusive, globalement saluée par les fans de la marque et la communauté LGBT+, a cependant généré des critiques au sein de communautés conservatrices. On a pu voir des appels au boycott, des discours pro-life et anti-mariage pour tous ainsi que des insultes transphobes notamment. Ces attaques ont largement concentré l’attention des médias avec plusieurs articles revenant sur la controverse suscitée, les enjeux de la campagne et la réaction de Calvin Klein aux commentaires virulents.

Calvin Klein trangenre homme enceint enceinte LGBT +

“We embrace this platform as an inclusive and respectful environment for individualism and self-expression. At Calvin Klein, we tolerate everything except intolerance— any intolerant commentary will be removed, and any accounts issuing hateful statements may be blocked. We look forward to continuing a positive and inclusive dialogue in partnership with our community.”

Calvin Klein Officiel

Si la marque a très vite réagi en défendant la liberté et l’inclusion, elle ne semble pas avoir adressé les critiques dénonçant un positionnement jugé contradictoire. Alors que depuis plusieurs années, elle travaille sur le sujet de l’inclusivité (beaucoup à travers ses campagnes) il semble qu’elle soit mise au défi de démontrer la candeur et la sincérité de son engagement.

Une levée de boucliers en petit nombre… mais amplifiée par les médias

Nombreux sont les articles à avoir partagé les appels au boycott et les remarques transphobes. En effet, la photo du couple a très vite suscité des réactions virulentes de la part de l’audience, mais aussi de certains médias ou personnalité influents.es, notamment aux États-Unis. Nous avons pu voir des réactions de Nick Adams, Steven Crowder, Breitbart ou Fox News. Ce dernier a d’ailleurs utilisé la campagne comme arguments sarcastiques lors de leurs revues politiques et plus particulièrement le sujet des pénuries de formules pour bébés.

Au global, un impact très positif pour Calvin Klein.

Un faible volume pour une forte visibilité

Le volume de mention autour de la campagne, attaques transphobes comprises, ne représente que 0.3% du volume total autour de la marque sur les 13 derniers mois et 1.5% du volume de la marque sur le mois de mai. En comparaison, sur l’année, la collaboration avec Black Pink a largement plus fait parler (près de 72% plus).

 

Néanmoins, la reprise par des médias mainstream influents en font un sujet viral qui a touché une large population, rendant le sujet très visible, relançant des débats et des réflexions de fond.

Calvin Klein Evolution Graph LGBT +

En effet, la majeure partie des articles relatant les faits se sont placés en soutien de la campagne, en saluant l’initiative. On note plus particulièrement l’interview de Dr. D Ojeda, (senior national organizer at the National Center for Transgender Equality) qui salue l’initiative de Calvin Klein, remerciant la marque de rendre visible la possibilité de créer une famille pour la communauté Trans et ainsi de soulever la question du système de santé.

« What Calvin Klein is doing is amazing, » they continue, explaining that a lot of trans people out there really do want to start a family but seldom feel empowered to do so — something they hope the ad can help change. « It’s going to have a lot of positive impact, especially for health care and when it comes to reproductive services. »
Dr. D Ojeda

La communauté LGBT+ visible et engagée

Nous observons également des réactions plus ambivalentes soulignant certains questionnements de la part du public indiquant que Calvin Klein semble avoir réussi à amener un sujet tabou sur la table en générant certes du débat, mais aussi en apportant de la visibilité et une plateforme d’expression pour la communauté qui lui en est reconnaissante.

En outre, la cible de Calvin Klein a elle majoritairement exprimé un fort enthousiasme autour de la campagne. Les données accessibles nous permettent de voir que la campagne a engagé plus fortement les personnes indiquant leur expression de genre comme non-binaires.

Calvin Klein repartition graph non binaire LGBT +

Aussi, les commentaires au post Instagram et les partages sur Twitter sont majoritairement positifs. On observe de nombreux émojis positifs exprimant la gratitude, les applaudissements, des cœurs, montrant que la communauté LGBT+ (ici plus particulièrement Trans) apprécie fortement l’initiative.

Calvin Klein nuage de mots clés LGBT +

La majeure partie de la communauté salue l’initiative, remerciant la marque d’offrir un plus large éventail de représentation, ce qui en fait une vraie réussite pour la marque à quelques semaines du Pride Month.

Tout ceci nous dit deux choses sur la réussite pour Calvin Klein

La première, que les attaques viennent majoritairement de communautés que la marque ne cible pas et ne souhaite pas cibler, au vu du positionnement de ses campagnes.

La seconde, que l’objectif d’engager et de fédérer la communauté LGBT + est atteint et a permis aussi de donner de la visibilité à des questions fondamentales pour la communauté dans les débats mainstreams.

Des signaux faibles à ne pas négliger.

Quand nous nous penchons dans le détail des commentaires, nous observons certains signaux faibles. Quelques commentaires, venant eux de la communauté LGBT+, à minima d’internautes LGBT+ friendly, pointent du doigt des contradictions entre les valeurs affichées de Calvin Klein et ses actions en tant que marque, sous-entendant que la marque fait du Pinkwashing.

Nous observons donc 3 catégories majeures de critiques

1. Le manque d’engagement poussé pour les droits LGBTQIA+

“Hello @calvinklein can you please provide your statement on why you manufacture your items in countries without LGBTQ rights? But you sell to countries with those rights, also right of free speech, yet you feel entitled to block those whom do not agree with these ideals. Never again. Throwing the ONE item of yours I own, in the TRASH where it belongs.”
Instagram comment

“Meanwhile your clothing and products are made in countries where people in the LGBTQ community would be punished or killed by the laws they uphold. This is Nothing more than virtue signaling and furthering an already horrific divide in our country.”
Instagram comment

2.  Le manque d’éthique relatif au droit du travail et à l’exploitation de la main-d’œuvre

“On further inspection, the company’s manufacturing is, in part, in countries where it’s illegal to be LGBT+ – like Sri Lanka, Tunisia and Bangladesh – instead of taking a stance with LGBT+ rights and halting production in those places.”

metro.co.uk Ugla Stefanía Kristjönudóttir Jónsdóttir

“What about the mothers making your clothes in sweatshops?”
Instagram Comment

“Remember when Calvin Klein was a luxury brand associated with quality. Now your slave made clothes are passed over in Ross dress for less! Definitely delivering the less!”
Instagram Comment

“We knew this brand was twisted when they were linked to Uyghur slave labor.”
Instagram Comment

“Y’all talk about tolerance while your clothes are made by slave labor. I’m uncomfy haha”
Instagram comment

3. Utilisation de la communauté pour son profit sans réellement s’investir pour la communauté de façon concrète et suivie.

“Does the lgbtq community enjoy being a marketing tool to attempt to make corporations richer, when ordinary folk just aren’t interested in this and will stop buying their products? I doubt they will be publishing this advert in the Middle East.”

Instagram comment

“Big companies don’t really care about lgbtq… It’s just marketing.”
Instagram comment

“Upon a quick search on Calvin Klein’s website, the first thing you have to choose is whether you are looking for clothing for ‘women’ or ‘men’, which doesn’t quite seem in tune with the diversity and inclusivity they claim to represent. […] they must also recognise that gendered clothing continues to enforce stereotypes”
metro.co.uk Ugla Stefanía Kristjönudóttir Jónsdóttir

À noter également que la marque s’est faite « épinglée » l’année dernière pour son hashtag #Prideinmycalvin, jugé comme une façon de faire de la pub de manière opportuniste. La marque a pris soin de ne pas utiliser de hashtag « floqué » cette année. Toutefois, début juin, pour célébrer le Pride Month, elle lance une campagne autour de la Famille choisie « This is Love » avec une collection de vêtements et sous-vêtements dédiés. En 2019, elle avait aussi été attaquée pour pinkwashing et mésappropriation de la culture LGBT+ pour sa campagne avec Bella Hadid et l’influenceuse virtuelle Lil Miquella.

calvin klein pride-campaign-2020 LGBT +

Il est évident qu’aujourd’hui le travail de représentation des minorités fait débat. Lorsque les campagnes sont saluées, nous observons une expression d’attentes plus profondes de la part des consommateurs.  Des minorités qui se battent depuis plusieurs décennies ne veulent plus avoir à se contenter de représentation qu’elles considèrent comme vide de sens si elles ne sont pas complétées par des actions concrètes et des valeurs affichées. La seule représentation est alors perçue comme une façade marketing.

Les minorités exigent aujourd’hui des marques qu’elles agissent contre les inégalités et discriminations. Elles attendent des marques de ne jamais participer à les renforcer « même indirectement ». Elles veulent voir une réelle déconstruction en profondeur allant de l’image de marque à la chaîne de production.

“So what exactly are they [Calvin Klein] doing beyond an ad campaign? Are their clothing lines reflective of gender diverse people and bodies? Do they have trans-inclusive policies for their staff? Are they supporting LGBT+ charities or trans-specific charities? Are they taking a stand internationally for LGBT+ rights and using their power to influence change?”
metro.co.uk Ugla Stefanía Kristjönudóttir Jónsdóttir

 

“While I always celebrate companies making ads and increasing the visibility of LGBT+ people, I often feel like brands need to do more. They have incredible power and influence, and they can use it to be allies to our community.”

metro.co.uk Ugla Stefanía Kristjönudóttir Jónsdóttir

La communauté afro-américaine, par exemple, interpelle déjà les marques (entre autres) dans ce sens avec les messages : “Put your money where your  mouth  is“  ou  encore  le  mouvement  “Black  dollars  :  buy  black“.

Black owned black dollars

“It’s more important than ever that companies make a stand for trans inclusion, and put their money where their mouth is. Otherwise it will be little but lip service, where they use our community to make themselves look better, without actually supporting the community in a meaningful way.”

metro.co.uk . Ugla Stefanía Kristjönudóttir Jónsdóttir

Aujourd’hui, Calvin Klein est majoritairement saluée pour son initiative. La marque est depuis plusieurs années attachée aux représentations inclusives. Mais nous voyons déjà arriver quelques commentaires pointant des actions allant au-delà de la représentation.

À mesure que notre société évolue, les communautés et les consommateurs de façon plus générale demanderont aux marques de s’engager clairement, ouvertement et concrètement et de travailler à la déconstruction du système fondateur des inégalités. Ces signaux faibles ne sont donc pas anodins et montrent bien que si la représentation est la première étape pour donner de la visibilité positive, pour les consommateurs, elle ne pourra pas être l’unique engagement des marques.

En conclusion, quel impact pour Calvin Klein dans cet exemple ?

Nous l’avons vu, de façon globale, la marque prend position depuis plusieurs années, valorisant des valeurs progressistes. Ses détracteurs, plutôt conservateurs, ne font pas partie de sa cible marketing ni de la majeure partie de ses consommateurs acquis.

De plus, la marque a été majoritairement saluée par les consommateurs à qui elle souhaitait s’adresser, à savoir la communauté LGBT +, et réussie également à sensibiliser et à apporter de la visibiliser à une communauté.

Néanmoins, ces signaux faibles sont des insights forts pour Calvin Klein et pour toute autre marque. Si nous prenons de la hauteur, c’est un discours qui tend à devenir une attente grandissante d’une partie des consommateurs. C’est donc un enseignement précieux pour les marques, des clés de lectures livrées par une partie des consommateurs tout en révélant également une fracture croissante des opinions. Si les marques savent s’en saisir, elles pourront aller plus loin dans l’élaboration de stratégies à la fois porteuse de sens et gagnantes, un équilibre en somme.

Les « succès TikTok » de Duolingo, Ryanair et Scrub Daddy décryptés

Les « succès TikTok » de Duolingo, Ryanair et Scrub Daddy décryptés

Avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs chaque mois et une croissance de l’audience moyenne de plus de 140 % par an, TikTok enregistre désormais davantage de visites que Google dans le monde. Créer du contenu pertinent sur cette plateforme devient donc crucial. Mais quel type de contenu TikTok fonctionne réellement ?

TikTok devrait atteindre 1,5 milliard d’utilisateurs actifs par mois en 2022. La plateforme dépassera Youtube à l’échelle publicitaire mondiale d’ici à deux ans, avec la prévision de tripler ses revenus publicitaires mondiaux, à 11,6 milliards de dollars. Il est encore temps de comprendre comment créer du contenu pertinent pour TikTok, afin d’y toucher ses nombreux utilisateurs.

La clé du succès de TikTok réside dans la façon dont l’application séduit ses utilisateurs : la plateforme donne la liberté de s’exprimer et de divertir les autres. La meilleure manière d’émerger sur TikTok, serait de produire du contenu axé sur ces mêmes codes.
Dès 2019, Duolingo a commencé à adopter un ton décalé. La marque se moque avec bienveillance de ses clients et ça marche. L’entreprise réussit à rire avec ses clients et pas aux dépens de ses clients. La différence est subtile, mais fondamentale dans ce type de communication.

La créativité a toujours été la clé du succès : pour Wendy’s, cela ressemblait à des tweets impertinents, y compris envers leurs concurrents (vers 2016-2017). Aujourd’hui, cela s’est transformé en un contenu TikTok tout à fait unique qui a été réutilisé par d’autres marques. C’est ce que l’on appelle la stratégie du contenu « non sens ».
 

Prenons comme exemple Ryanair. La compagnie utilise principalement des images et des séquences de ses avions avec un filtre TikTok conçu pour superposer les traits du visage humain sur n’importe quel arrière-plan. Ce qui donne une sorte de mascotte personnifiée. Un peu comme Duo de Duolingo.

Faire de l’humour est un art complexe, et tout le monde n’a pas le talent de Duolingo ou de Ryanair pour faire rire les gens avec bienveillance afin d’émerger sur TikTok. La stratégie fonctionne, car la marque utilise les mêmes codes que son audience sur la plateforme. Parmi ces codes, nous retrouvons les sons viraux, les interactions dans les commentaires et les mèmes.

Sur TikTok, les publicités qui fonctionnent ne ressemblent pas à des publicités : c’est la clé pour toucher un public qui ne veut pas voir du contenu publicitaire. Par conséquent, les marques doivent trouver une nouvelle façon de s’adresser à leurs audiences et la création de contenu insolite participe à engager.

À l’échelle mondiale, nous constatons dans les données Google Trends que la marque a reçu une légère et régulière augmentation de l’attention en ligne. Avec l’exception d’une baisse pendant les vacances de Noël.

Mais la marque a explosé à la rentrée en reprenant ses blagues en ligne sur TikTok. On voit que la hausse des recherches, après les vacances, a eu lieu suite à la reprise d’activité sur le compte TikTok de Duolingo.
Contenu TikTok Duolingo

En zoomant dans les recherches des 12 derniers mois, on voit que le premier petit pic est apparu la même semaine que l’apparition de la mascotte Duo, le hibou, sur le compte TikTok de la marque.

 

En diffusant des vidéos divertissantes et non commerciales, qui s’adaptent aux codes de la communauté de TikTok, Duolingo a réussi à prendre une place qui ressemble davantage à celle d’un créateur de contenu, qu’à celle d’une marque. C’est cela qui a donné l’idée et l’opportunité à la marque de développer des nouvelles offres : l’apprentissage des mathématiques et même un restaurant.

En effet, lorsque vous visitez le profil de Duolingo vous serez accueilli par la mascotte de la marque, Duo, un grand hibou vert qui passe son temps à réprimander les utilisateurs pour qu’ils aillent réviser leurs leçons, suivre des tendances absurdes, prendre parti dans des clashs de célébrités et attirer l’attention de Dua Lipa.
Le ton utilisé par la mascotte de Duolingo a évolué : d’une voix formelle, la mascotte est passée à un ton beaucoup plus humoristique, voir complètement absurde. Un élément qui inspire même d’autres marques dans leurs contenus. Par exemple, Scrub Daddy (marque d’éponge américaine) a collaboré avec Duolingo dans un TikTok dans lequel les mascottes tombent amoureuses et donnent naissance à des mini-bébés éponge en forme de hibou.

Au cours des derniers mois, nous avons vu comment la personnalité de Duolingo créée pour TikTok a dépassé les frontières de TikTok. Sur YouTube par exemple, le ton décalé s’impose dans les vidéos de la marque. On y voit des parisiennes qui proposent d’apprendre le français pour comprendre ce qu’elles disent aux dépens des étrangers, ou avec un avocat qui menace d’attaquer la mascotte en justice.

Avec cette stratégie singulière, nous pouvons voir le début d’une relation parasociale entre la communauté et la mascotte Duo. En effet, la marque a commencé à construire une communauté qui est engagée avec leur mascotte ou point de créer des comptes de fans, inventer des nouveaux personnages pour son histoire familiale et la « défendre » contre l’équipe légale de la marque.

En conclusion, la popularité de la plateforme a donné lieu à un investissement publicitaire important des marques sur TikTok. À noter que cet investissement publicitaire risque d’échouer si le ton n’est pas bien choisi. La force de Duolingo réside donc dans le fait d’avoir trouvé la nouvelle manière de s’adresser et d’échanger avec les nouvelles générations, toujours plus en demande de contenus décalés et divertissants. Est-ce que les marques investissent assez pour trouver une ligne éditoriale décalée ou compatible avec les codes des communautés TikTok ?

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Les clubs de football face à la montée des polémiques

Les clubs de football face à la montée des polémiques

Depuis plusieurs mois, le football fait face à une montée des polémiques. Des faits d’actualités graves dans les stades mais aussi sur les réseaux sociaux viennent impacter directement l’image du sport ainsi que la réputation des clubs concernés. Ces derniers se retrouvant en situation de crise font face aux supporters, aux médias, aux sponsors et aux pouvoirs publics. Nous avons étudié plusieurs polémiques récentes nécessitant des stratégies de gestion de crises multiples. Au fil de l’article, nous aborderons les types de sujets sensibles les plus fréquents, l’engagement du public autour de ces faits et les méthodes adoptées pour gérer cette communication de crise.

 

Quels constats ces derniers mois ?

 

Passant de 1,6 million de mentions en 2021 à 2,8 millions uniquement pour les 2 premiers mois de 2022, les clubs font face à une intensité grandissante des discussions polémiques en ligne. Ces situations sont donc très largement diffusés et discutés sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur Twitter.

En préambule à cet article, il est important de noter que les joueurs peuvent être à la fois acteurs ou victimes de ces scandales.

  • Certains joueurs sont victimes d’actes racistes, dans les stades mais aussi sur les réseaux sociaux.
  • D’autres joueurs sont également acteurs de ces faits polémiques : des faits de violences conjugales, de maltraitance animale ou encore de consommation de drogue et d’alcool.

Quels sont les sujets déclencheurs de ces polémiques ?

 

Le football anglais plus touché

Nous avons sélectionné 37 polémiques ayant eu lieu ces 14 derniers mois, dont 26 proviennent d’Angleterre et 11 de France.

nombre de polemique

Les joueurs de football professionnels victimes de racisme en ligne

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D'augmentation des faits de racisme en 2021

Les joueurs sont régulièrement victimes de faits de racisme, et ces faits sont en hausse (+50% par rapport à la saison passée en Angleterre). Ces faits représentent la majorité des cas analysés dans cet article (57%).

Avec les réseaux sociaux, les internautes ont désormais des outils pour interpeller directement les joueurs. Nombreux sont bienveillants mais une minorité utilise ces outils pour véhiculer des messages haineux.

Un des exemples les plus visibles en 2021 est survenu suite à la défaite de l’équipe d’Angleterre en finale de l’Euro. Plusieurs joueurs ont été ciblés par des commentaires haineux et racistes sous leurs publications mais également via des messages privés.

L’équipe d’Angleterre aussi appelé Three Lions a réagi un visuel fort défendant les trois joueurs principalement attaqués.

England

Les violences conjugales, le racisme et la maltraitance animale : thématiques les plus discutées

 

La thématique des violences conjugales génère le plus l’attention en ligne avec plus de 1 million de mentions sur Twitter.

Part des conversations par sujets déclencheurs

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Violence

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Racisme

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Maltraitance animale

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Drogue/ Alcool

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Pédophilie

La polémique la plus volumineuse est celle de Mason Greenwood, joueur de l’équipe anglaise de Manchester United. Son ex-conjointe a diffusé des photos et des enregistrements sur Twitter pour appuyer ses accusations de violences et de viols.

crise reputation

Comme nous pouvons le voir ci-dessus, l’affaire Mason Greenwood mais aussi les accusations de viols contre Benjamin Mendy ont généré de nombreuses réactions. Cela s’explique d’abord par la gravité des sujets déclencheurs qui a engendré de vives réactions, mais également par plusieurs rebondissements dont la diffusion de preuves venant appuyer les accusations des victimes et profondément choquer le grand public.

Comment réagissent les clubs anglais ?

 

Les comportements des joueurs peuvent dès lors directement affecter les performances sportives et la réputation d’un club. Face à ces polémiques, plusieurs stratégies sont choisies par ces derniers :

  • Pas de réaction
  • Publication d’un communiqué de presse
  • Prise de décisions supplémentaires

Et dans la majorité des cas, on constate que 60% d’entre eux décident de communiquer face à la situation.

Type de réactions

  • Pas de reaction 40% 40%
  • Communiqué 39% 39%
  • Actions supplémentaires 21% 21%

Type de réactions -Violence

  • Pas de reaction 50% 50%
  • Communiqué 25% 25%
  • Actions supplémentaires 25% 25%

Type de réactions -Racisme

  • Pas de reaction 23% 23%
  • Communiqué 41% 41%
  • Actions supplémentaires 36% 36%

Type de réactions -Drogue / Alcool

  • Pas de reaction 80% 80%
  • Communiqué 20% 20%

Grâce à ces données chiffrées, nous pouvons constater une disparité de réactions en fonction du type d’affaires. Les faits de racisme entrainent le plus de décisions supplémentaires, notamment avec des investigations mais aussi des supporters bannis des stades. En revanche, les clubs décident de ne pas se positionner, ou très peu,  sur les sujets de consommation de drogue et d’alcool.

A noter également que les clubs français réagissent beaucoup moins que les clubs anglais (70% contre 24%). Lorsqu’ils décident de répondre à une polémique, on constate que les clubs français utilisent plus largement le communiqué comme moyen de réponse, tandis que les clubs anglais sont plus susceptibles de mettre en place des actions supplémentaires.

Types de réactions au Royaume Uni
  • Pas de réaction 40% 40%
  • Communiqué  36% 36%
  • Actions supplémentaires 40% 40%
Types de réactions en France
  • Pas de réaction 30% 30%
  • Communiqué  70% 70%

Pas de réaction

Certains clubs décident de ne pas réagir aux affaires. Le Bayern Munich a opté pour cette stratégie lorsque Kingsley Coman a été condamné pour violence conjugale par la justice allemande en 2017. Parfois utile, cette stratégie peut affecter l’image du club sur le long terme, des tweets étant encore postés récemment sur le sujet.

Publication d’un communiqué de presse

Les clubs optent le plus souvent pour un communiqué de presse. Ces communiqués permettent aux clubs d’acter leur connaissance du sujet, tout en gardant une certaine distance (distance parfois nécessaire juridiquement).

Prise de décisions supplémentaires

En réaction à l’actualité autour de Mason Greenwood, Manchester United a rapidement donné l’opportunité aux supporters de changer ou de rendre le maillot du joueur. Cette réaction symboliquement forte a permis de générer une baisse rapide des prises de parole négatives contre le club.

Outre l’aspect réputationnel, ces crises peuvent directement affecter l’aspect financier. Cela a notamment été le cas lorsque que Kurt Zouma (West Ham) a été accusé de maltraitance animale. Vitality Health, sponsor du club, a décidé de suspendre sa collaboration avec le club londonien après cette affaire. West Ham a choisi de régler l’affaire en interne, infligeant une amende au joueur.

Cette analyse des différentes typologies de réaction démontre également le degré de préparation de certains clubs qui, confrontés à des polémiques par le passé, ont mis en place des processus pour faciliter la prise de décision. Se préparer en amont afin d’assurer une réponse rapide et adaptée peut avoir un rôle à jouer dans la réduction l’impact négatif sur la réputation du club.

 

Comment les clubs de football peuvent-ils se préparer ?

 

Avec une progression constante des polémiques, les clubs ont tout à gagner à s’inspirer des processus de gestion de crise établis et d’anticiper certaines situations. 

Dans cette phase de préparation et d’anticipation, les clubs peuvent aussi mettre en place une veille quotidienne sur les médias sociaux  afin d’être informés le plus rapidement possible grâce à des alertes automatisés. 

Enfin, pour une gestion de crise sur-mesure, d’autres éléments doivent également être pris en compte. Un de ces éléments est la localisation. Comme visible ci-dessous, les clubs français doivent notamment faire preuve d’une attention supplémentaire concernant les réseaux sociaux.

type reaction polemique