Stratégies de contenus : retour sur la conférence #SCMW2014

Stratégies de contenus : retour sur la conférence #SCMW2014

Aujourd’hui, chacun et chacune d’entre nous a accès à une multitude de contenus, provenant de différents supports : journaux papiers, radio, télévision, internet… Ces contenus nous parviennent en flux continu et en temps réel. Dès lors, nous sommes submergés d’informations, parfois difficile à trier. C’est ce qu’on appelle l’infobésité, ou la surcharge informationnelle. Cette problématique touche les entreprises qui peinent à se démarquer pour attirer l’attention du public. Elles mettent dès lors en place des stratégies de contenus pour interpeller, surprendre, toucher leur public…

Dans ce cadre, Scoop.it a organisé la conférence « Stratégies de contenus marketing web » afin de pouvoir échanger sur les problématiques relatifs à ce sujet. La conférence s’articulait autour de 6 présentations, avec des sujets très variés mais complémentaires. Petit tour d’horizon.

Growth Hacking : évolution ou révolution marketing ?

Par Oussama Ammar, co-fondateur de The Family.

Le Growth Hacker est le nouveau métier à la mode. Mais qu’est ce que le growth hacking ? C’est une technique, développée dans les startups technologiques, visant à accroître significativement la croissance des utilisateurs d’un produit / service. Cette technique repose sur la faculté à trouver une approche intelligente ou non traditionnelle pour atteindre l’objectif.

Découvrez sa présentation sur slideshare.

Knowledge sharing

Par Marc Rougier, co-fondateur de Scoop.it.

Petit retour sur les fondamentaux du content marketing et du partage de connaissances, avant et après l’avènement du web, avec notamment deux exemples : Intuiti et Cisco.

Pour en savoir plus, découvrez sa présentation sur slideshare.

Les Data analytics au service du content marketing

Par Audrey Fleury, co-fondateur de Digital Insighters

Comment les data analytics peuvent contribuer aux stratégies de contenus ? C’est la question à laquelle nous avons répondu, à découvrir ici :

Le storytelling dans tous ces états

Par Célina Barahona, co-fondatrice de So/cult.

Si vous voulez tout savoir sur le storytelling, c’est LA présentation à lire !

Pour en savoir plus, découvrez sa présentation sur slideshare.

Stratégies de contenus Web : état des lieux et 10 facteurs clé de succès

Par Yann Gourvenec, CEO Visionary Marketing.

Après un petit état des lieux, Yann vous présente 10 facteurs clé pour une stratégie de contenus réussie : ne pas peaufiner, éviter les contenus en silos, faire participer les experts…

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Brand Culture

Par Nicolas Bordas, TBWA.

Nicolas nous explique en quelques mots et avec des exemples bien choisis, la différence entre brand content, brand culture…

Découvrez sa présentation sur slideshare.

 

Un grand merci aux organisateurs ! On se retrouve pour le prochain numéro l’année prochaine 😉

 

HTC : l’e-réputation comme argument publicitaire

HTC : l’e-réputation comme argument publicitaire

Fin mars, HTC lance son nouveau « flagship phone » le HTC One (M8) avec un seul argument clé, le produit a une excellente e-réputation… « Go ahead, ask the Internet ».
Alors que la tendance est à l’amélioration du ratio Paid Media/Earned Media, intéressons nous à l’étape d’après, c’est à dire comment une marque peut capitaliser sur sa bonne réputation. Prenons l’exemple HTC…

Contexte: Un concurrent beaucoup plus riche

 
En 2013, le constructeur Taïwanais est contraint de miser son avenir sur le marché des smartphones avec le HTC One, un produit qui incorpore toutes les technologies dernier cris de la marque. Le smartphone est chaleureusement reçu et est même déclaré par divers journalistes high-tech comme « the best Android phone in the world » ou « the most beautiful Android phone ever made« .

Pendant ce temps là, chez la concurrence, les équipes marketing de Samsung sont prêtes. Paul Golden directeur marketing de Samsung USA (qui pilote avec brio la gamme « Galaxy » depuis 4 ans) lance le Galaxy S4 avec un budget de $401 millions rien que pour les USA et finit par vendre quatre fois plus de smartphones que HTC.

Du coup en 2014, HTC débauche le fameux Paul Golden et le charge de réussir le lancement du nouvel HTC One (M8). Il hérite d’un produit qui jouit d’une excellente e-réputation et de vagues d’enthousiasme de la part d’utilisateurs. Cette manne énorme de earned media n’est pas exploitée alors que pourtant elle leur génère déjà plein de publicité gratuite.
 

Stratégie d’investissement media: Un peu de Paid pour révéler la masse de Earned.

 
Le constat est simple, le produit bénéficie de nombreuses acclamations pour son design et ses caractéristiques. L’e-réputation du HTC One est excellente (sauf sur la qualité de son appareil photo) mais l’instant de décision d’achat est noyé par le tapage de Samsung. L’acte logique est donc d’accompagner les indécis vers les avis de leurs pairs qui ont déjà acheté un smartphone HTC et qui en sont très satisfaits. Et pour ce faire, pas besoin de filmer un micro-trottoir.

Gary Oldman invite le public a consulter Google et nos réseaux sociaux pour savoir ce qu’ils pensent du HTC One. Il y a matière, nous notons un saut dans les requêtes Google et environ 400 000 mentions « HTC One M8 » depuis le lancement produit.

Est-ce que les avis sont positifs? Parmi les 450 000 mentions depuis le 26 mars globalement oui, sauf sur la caméra. Et sur la première page de résultats Google, seul le premier lien est maîtrisé par la marque,  tous les autres pointent vers des avis de spécialistes ou consommateurs satisfaits.
 

En France qui suivra l’exemple?

 
Face à cette pépite de communication, on voit que les équipes marketing de HTC USA ont pleinement intégré l’e-réputation à leurs réflexes professionnels. La marque Taïwanaise, au pied du mur, a misé gros sur la satisfaction de ses clients et pour l’instant ça fait mouche auprès du marché américain.

Est-ce que votre marque a une bonne réputation? Seriez-vous prêt à parier une stratégie de lancement produit sur votre réputation?

Super Bowl: Twitter le nouveau terrain de la guerre d’attention

Super Bowl: Twitter le nouveau terrain de la guerre d’attention

Insolite : Le 3ème tweet le plus populaire du Super Bowl 2014…à 1 an.

Posté par un adolescent américain inconnu, le tweet génère plus de 40 000 retweets. Ce tweet a potentiellement touché 48 millions d’internautes américains et s’appuie sur l’enthousiasme de la communauté à relayer des informations potentiellement truquées (il suffit de prédire plusieurs résultats et garder uniquement le bon). C’est dans ce contexte que nous regardons comment les marques tirent leur épingle du jeu.

Avec 110 millions de téléspectateurs américains, le Super Bowl est chaque année une grande messe publicitaire où les marques se démènent pour percer à travers le bruit et capter quelques secondes de l’attention du téléspectateur. La stratégie a évoluée au cours des années, nous sommes passés de spots de 30 secondes diffusés pendant le match à une multiplication des supports d’expression sur une période d’une semaine entière débutant 3-4 jours avant le match et se prolongeant 3 jours après.

Depuis l’année dernière le combat publicitaire s’étend aussi sur Twitter. Suite au tweet d’Oreo, improvisé pendant une panne de courant (15 000 RT), les case studies sur le sujet ont circulé dans les directions marketing des grandes marques américaines.

Un solide mix TV-Youtube-Twitter

 

D’un point de vue purement quantitatif, c’est Budweiser qui gagne grâce à une publicité émotive avec  un chiot et un cheval. La stratégie est déroulée sur une semaine avec 4 étapes clés:

  1. Publication de la pub sur Youtube, 4 jours avant le Super Bowl
  2. Tweet de la publicité aux 46 000 followers
  3. Diffuser le spot TV pendant la fameuse mi-temps du match
  4. Animer les réactions avec le compte spécialement créé pour l’occasion @BudweiserPuppy

De par cette stratégie, le tweet Budwesier le plus populaire compte à lui seul 22 000 Retweets, ce qui en fait le tweet publicitaire gagnant de la soirée. Les quelques tweets de @BudweiserPuppy viennent ajouter 7000 RT à chaque fois.

Sortir de sa ligne éditoriale

 

Plusieurs articles l’ont déjà couvert, JC Penney est considéré comme un autre grand gagnant de la soirée. Les internautes et les marques se sont interrogés sur la sobriété du Community Manager ou un piratage du compte.

Le reveal : le Community Manager avait des moufles en préparation des Jeux Olympiques de Sotchi 2014. La marque est maintenant citée comme grande gagnante mais a finalement attirée moins d’attention que Budweiser et son discours est relativement éloigné de sa ligne éditoriale et des valeurs de JC Penney.

S’appuyer sur des célébrités

 

Les stars de Twitter, Niall de One Direction et Justin Bieber ont généré le plus d’engouement de la part de leurs jeunes communautés de fans. En une chanson de mi-temps du Super Bowl et un tweet, Niall Horan rassemble tout l’enthousiasme de ses followers, 75 000 RT et un reach de 115 M.

Dans un autre registre nous avons la soirée Leather&Laces. C’est un évènement VIP qui accueille plusieurs célébrités et des personnes prêtes à payer l’entrée $950 et la bouteille $4000. Le compte @leatherlaces est derrière la photo la plus retweetée (18 000 RT, Reach 114 M) du Super Bowl, une image floue de Justin Bieber faisant du skateboad.

Enfin, en bonus, Hilary Clinton s’est illustrée avec un tweet humoristique sur la chaîne Fox suivant une interview très à charge envers Obama juste avant le match. Elle attire 54 000 RT pour un reach de 48M.

Finalement, les leviers pour gagner la guerre de l’attention sur Twitter durant le Superbowl restent les mêmes que durant le reste de l’année. Un solide mix des réseaux sociaux diffusant un contenu adapté remporte l’engagement des internautes. Pour faire un « coup », autant jouer sur les célébrités ou des tweets très décalés. Les marques prennent alors le risque d’être associées à un événement déconnecté de leur plateforme de communication.

Halloween – Le secret marketing de Coca-Cola face à Pepsi

Halloween – Le secret marketing de Coca-Cola face à Pepsi

Cette année la star d’Halloween est une image.

En cette période, les confiseurs vendent pour $2.3 milliards de bonbons et diverses sucreries. L’espace de communication est donc propice à des actions très divertissantes et souvent décalées de la part de marques voulant se positionner sur cet évènement, certes américain, engrainé dans la culture populaire de nombreux pays.

L’image : une canette de Pepsi déguisée en canette de Coca-Cola avec le texte « We wish you a scary Halloween » ; puis « Everybody wants to be a hero ».

Résultat : 24 185 partages en l’espace d’une semaine sur les médias sociaux avec un reach estimé à 65 millions de personnes.

Coca + Pespi Halloween

Voici un récapitulatif rapide de ce qu’il s’est passé :

  1. L’agence belge Buzz in the Box prend l’initiative de faire un « concept art » pour Halloween via l’agence de photographies Jekyll n’ Hyde.
  2. Jekyll n’ Hyde présentent un case study rapide sur Behance.net qui est repris par Ads of the World et publié sur Facebook.
  3. A partir de là, de nombreux sites de design, communication etc bondissent sur cette image et la font viraliser auprès d’un plus grand public.
  4. La réponse des fans de Coca-Cola ne se fait pas attendre. Les plus habiles sur photoshop y apposent le nouveau texte et cette image viralise à son tour sur les médias sociaux.

 

Leçons et chiffres clés :

  • 65 millions de personnes atteintes.
  • 66% de relais par des hommes sur Twitter.
  • Les zones géographiques les plus intéressées sont les USA (40% du buzz), l’Espagne (19%) la France (11.6%) et le Brésil (10%).
  • Pepsi double le volume de conversations sur sa marque. Alors que pour Coca-Cola le volume est resté stable.

 

Graph Tweets Pepsi et Coca

Les grands gagnants ?

En premier gagnant, nous avons Buzz in a Box l’agence belge qui d’un point de vue notoriété digitale passe d’une moyenne de 2 tweets par jour à un pic de 456 mentions en une semaine.

Sur un plan plus qualitatif, les équipes marketing de Coca-Cola avaient anticipé qu’un évènement de ce type se produirait mais n’a pas su rebondir. Le « liquid and linked » marketing est un concept au cœur de la stratégie de contenu de Coca-Cola pour l’année 2020. La marque veut proposer des idées contagieuses qui s’intègrent à la culture populaire des consommateurs mais leur laisse la liberté de produire le contenu de marque. La première minute de cette vidéo résume le concept de « Liquid and linked » :

Cet été, Wendy Clark la Senior Vice President Integrated Marketing  a réitéré la place du « Liquid and Linked » dans la marketing intégré de Coca-Cola (6ème à la 8ème minute). Des consommateurs connectés qui comprennent les valeurs de la marque, créent du contenu et le diffusent seuls sans la moindre intervention ou validation de la part de Coca-Cola.

Marketing visionnaire pour Coca-Cola mais sans actions

La marque de soda a son premier case study et la confirmation qu’ils ont pris la bonne voie stratégique. Le seul bémol, d’un point de vue opérationnel, la marque n’a jamais rebondi sur le sujet et raté une occasion de capitaliser sur cette image… Les conversations sur Coca-Cola n’ont pas été affectées en volume ou en valeur par cet épisode.