D’une communauté de fans de foot aux « trolls » organisés
L’origine du mouvement se retrouve dans la culture foot d’Internet en 2020. En effet, le nom « Pessi » fait référence aux penalties ratés par le joueur argentin. Les internautes se reconnaissent entre eux et affichent leur appartenance à la communauté en utilisant des photos détournées de Messi, des pseudos composés de jeux de mots basés sur le nom du groupe, ou des mots dont la première lettre a été remplacée par un P.
Mais au-delà des montages photo et des pseudos, la communauté perd rapidement son lien avec le football. Elle s’envisage comme une armée digitale prête à lancer des raids contre les personnalités (comme Cyril Hanouna ou Elon Musk) et les marques qu’ils considèrent problématiques ou avec lesquelles ils ne partagent pas le même avis. Ces raids sont des campagnes qui consistent à commenter le plus possible la dernière publication du compte ciblé, souvent avec des messages sans lien direct avec les raisons du raid. Par exemple, les Pessi sont très friands de la plaisanterie « -quoi ? -feur ».
Une véritable force de frappe en ligne
Nombre moyen de commentaires postés par un Pessi
Quand les marques sont tourmentées par les Pessi : l’exemple de Carrefour
Le raid reprend les codes traditionnels de la communauté. Ainsi, quelques internautes produisent une majorité des commentaires, qui sont souvent humoristiques et en lien avec l’univers des Pessi. Quelques personnes rajoutent aussi une référence à la raison du raid, ce qui est plutôt rare. Autre changement notable dans l’organisation de cette campagne : les Pessi l’ont partagée en amont sur des canaux publics, dont X/Twitter. Les raids suivants se sont préparés sur des réseaux privés, potentiellement Discord ou Telegram.
Carrefour n’a pas réagi à l’attaque en ligne, et la publication est toujours disponible sur le compte Twitter de l’enseigne. Les Pessi n’ont pas réitéré d’attaques vis-à-vis de la marque depuis.